Le groupe parlementaire « Rassemblement », proche de Guillaume Soro, fustige le silence du président du Sénat français, Gerard Larcher, sur la détention «arbitraire» de certains députés ivoiriens.
Guillaume Soro et le groupe parlementaire « Rassemblement » en colère contre Gérard Larcher, le président du Sénat Français
Dans une déclaration ce mardi 18 février 2020, le groupe parlementaire Rassemblement, proche de Guillaume Soro, a réagi au récent passage en terre ivoirienne de M. Gerard Larcher. Le président du Sénat français y était dans le cadre du premier forum du Sénat ivoirien avec les collectivités territoriales, ouvert lundi à Yamoussoukro, la capitale politique ivoirienne.
L’hôte français avait, à l’occasion, rassuré ses homologues ivoiriens du soutien du Sénat français en vue de gagner le pari de la paix. Une sortie quelque peu contestée par le groupe parlementaire auquel appartient Guillaume Soro, pour qui cette visite du troisième personnage politique dans l’ordre institutionnel français, aurait pu être l’occasion pour ce dernier de réaffirmer son attachement «au pluralisme politique, à la liberté d’expression et au respect des droits de l’Homme, au regard de la situation actuelle en Côte d’Ivoire».
Le député Issiaka Fofona qui a signé la déclaration, n’a pas manqué de fustiger ce «manquement grave » de M. Larcher. « Il est incompréhensible qu’une personnalité française de ce rang, ait opté pour un silence que d’aucuns qualifieront inévitablement de « complice » face à la négation des acquis démocratiques du peuple ivoirien et aux piétinements des valeurs résultant de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et des Peuples des Nations Unies, dont la signature a bien eu lieu à Paris le 10 décembre 1948 », a fustigé l’honorable Issiaka Traoré.
Depuis le 23 décembre 2019, les députés de l’opposition proche de Soro, à savoir Alain Lobognon, Soro Kanigui, Camara Loukimane et autres, sont arrêtés et emprisonnés pour « trouble à l’ordre public et divulgation de fausses nouvelles ». C’est en cela que, pour le groupe parlementaire Rassemblement, la posture du sénateur français est d’autant «plus critiquable» qu’elle met à mal «les principes de solidarité et de confraternité qui sont pourtant le socle des relations interparlementaires ».
«Le groupe parlementaire Rassemblement observe que cette visite, in fine, est interprétée comme une caution de la Chambre haute du Parlement français aux violations graves et injustifiées des droits de l’opposition démocratique en Côte d’Ivoire », s’indigne le groupe de députés ivoiriens.