L’élection présidentielle en Côte d’Ivoire se tient le 31 octobre 2020. Mais à huit (8) mois de ce scrutin, les acteurs politiques, pouvoir comme opposition, peinent à accorder leurs violons pour l’organisation en toute sérénité de cette élection.
Élection présidentielle de 2020, à quand le consensus entre pouvoir et opposition ?
Le dialogue politique lancé entre les acteurs politiques ivoiriens pour trouver un minimum de consensus sur le processus devant permettre une organisation crédible de l’élection présidentielle de 2020 connaît quelques points d’achoppement.
La réforme de la CEI, Commission électorale indépendante, adoptée par le gouvernement ivoirien, puis par l’Assemblée nationale, n’a pas encore trouvé l’assentiment de l’opposition significative.
Au sortir de la rencontre avec le Vice-Président Daniel Kablan Duncan, le 13 février dernier, le Président du Front populaire ivoirien (FPI), Pascal Affi N’Guessan avait en effet fait état des problèmes qui subsistent dans le processus électoral, en dépit de plusieurs rounds de discussion entre le gouvernement et les opposants.
La Commission centrale de la CEI au sein de laquelle les acteurs majeurs de l’opposition ne sont pas encore représentés, les commissions locales très déséquilibrées, avec une représentation de plus de 98% du RHDP, les Cartes nationales d’identité (CNI) qui ne sont pas encore établies, la Révision des listes électorales (RLE) pas encore à l’ordre du jour, le financement des partis politiques qui n’est pas encore effectif, le rédécoupage électoral… Que de discordes entre les acteurs.
Par ailleurs, la rencontre entre le Gouvernement et les groupements et partis politiques, tenue ce lundi 17 février 2020, en vue de l’adoption du Code électoral s’est achevée dans un véritable imbroglio. Les deux parties s’étant séparées sans avoir trouvé le consensus nécessaire pour la signature du document, en dépit de quelques points d’accord et de convergences. Et pourtant, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly a annoncé la fin du dialogue politique, se félicitant des « avancées de la démocratie »
Eu égard à tous désaccords entre les acteurs politiques, à seulement huit mois de cette échéance, l’on est donc en droit de s’interroger si la date constitutionnellement prévue pour l’élection présidentielle de 2020 pourra être scrupuleusement respectée.
N’est-ce pas cette réalité qui pousse certains leaders de l’opposition à appeler à une transition politique en Côte d’Ivoire ?
Quoi qu’il en soit, le Président de la République, Alassane Ouattara, continue de rassurer ses compatriotes que tous se passera dans de bonnes conditions, et qu’il n’y aura rien, contrairement à ceux qui prédisent l’apocalypse sur la Côte d’Ivoire.