Les anciens responsables de la FESCI sont vraisemblablement en train de se régler les comptes. Accusé par Doumbia Major de faire partie des assassins de l’étudiant Dodo Habib, Sémi Bi Guillaume dit Semzo a publié sur sa page Facebook une cinglante réponse à son contradicteur.
Sémi Bi Guillaume « Doumbia Major… est à la recherche désespérée d’un leadership »
Finies les années campus, les étudiants syndicalistes des années 2000 sont pour la plupart devenus des acteurs politiques en Côte d’Ivoire. Aussi, la lutte syndicale s’est-elle également déportée sur le terrain politique. C’est du moins ce que l’on observe ces dernières années entre ces anciens Fescistes qui ont, chacun, choisi leurs lignes politiques respectives. Ces choix riment également avec quelques règlements de compte et des tentatives de déstabilisation de l’adversaire.
C’est donc cette passe d’armes qui est observée entre Doumbia Major et Sémi Bi Guillaume dit Sem’zo. Dans une publication sur les réseaux sociaux, le premier cité a ainsi accusé le second : « Voici ceux qui ont assassiné Habib Dodo, l’un d’entre eux qui est en fuite aux USA, vient en effet d’être nommé par Blé Goudé comme son représentant aux États-Unis. Ceux qui ont assassiné nos amis en 2000 et sous le règne de Gbagbo, sont en train de s’organiser, cette fois ils nous trouveront en face d’eux. » La réponse ne s’est donc pas fait attendre, car Sem’zo, exilé aux États-Unis, a tenu à répliquer sur le même ton accusatoire.
« Tout d’abord, je tiens à informer le sieur Major que j’ai porté une plainte contre lui en France après consultation avec mes avocats pour diffamation. Tu ferais mieux donc de bien conserver ta décision de justice qui m’a reconnu coupable d’assassinat afin de justifier des propos le moment venu », a annoncé d’avance, le Secrétaire à l’Organisation (SO) de feu Kouyo Jean Serge, le défunt Secrétaire national de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI).
Revenant sur ses accointances avec Habib Dodo, Sem’zo indique avoir pris « des coups pour lui le jour de sa mort de la part de ses plus proches amis de Bouaké, en tentant de le protéger de leur colère ». Est-ce à dire qu’il était au moins témoin oculaire de l’assassinat de cet étudiant ? Il interroge toutefois son accusateur pour en savoir davantage : « Qu’est ce que Sem’zo a fait ou a dit qui te permet de l’accuser ? » Avant de trancher d’office : « Je ne suis ni un assassin ni un meurtrier. »
Sémi Bi Guillaume indique par ailleurs que c’est bien Doumbia Major qui a introduit « la crise des machettes dans le milieu universitaire ». « Doumbia Major…est à la recherche désespérée d’un leadership, même au prix du sang de tes compatriotes. Nous avons fini par comprendre ton option pour les haches et machettes à la FESCI au lieu du débat argumentaire, car intellectuellement tu es limité. Ton rôle dans la rébellion armée qui a endeuillé notre pays a fini de nous convaincre sur ta moralité », a-t-il répliqué.
Avant d’affirmer que l’ancien proche du sergent Ibrahim Coulibaly veut le « brûler » parce qu’il a refusé de le soutenir lors de la « dissidence » qui a divisé la FESCI au début des années 2020. Notons que la mort de l’étudiant Dodo Habib remonte au 23 juin 2004, et avait fait suscité de nombreuses réactions. Mais plus de 15 années après, le mystère autour de cette mort demeure entier.