Les chrétiens catholiques ont prié pour la paix en Côte d’Ivoire, ce week-end. C’était à l’occasion d’une giga messe organisée à la Cathédrale Saint-Paul du Plateau, organisée en lieu et place de la marche initialement projetée par le clergé ivoirien.
La pression des chrétiens catholiques sur le pouvoir d’Abidjan
Samedi 15 février 2020, la marche des chrétiens catholiques a été annulée et remplacée par une grande messe à laquelle ont participé des centaines de personnes, dont le Ministre des Affaires étrangères Marcel Amon Tanoh (RHDP unifié), le Député-Maire d’Abidjan Plateau Jacques Ehouo (PDCI), et Michel Gbagbo, fils aîné de l’ancien Président ivoirien (FPI).
La haute hiérarchie de l’église catholique était également à cet important rendez-vous pour prier pour un climat de paix apaisé en Côte d’Ivoire.
« Allons à la paix ! », loin d’être un simple slogan, ces chrétiens catholiques ont tenu à apporter leur pierre à l’édification d’un pays pacifié et réconcilié, car, indique un participant, « dans la guerre, on ne peut rien bâtir ».
Aussi, au-delà de la prière et des invocations à Dieu pour porter un regard favorable sur la Côte d’Ivoire, ces catholiques ont fait des recommandations précises au Président Alassane Ouattara.
Interrogé par RFI, le Curé de la paroisse Sainte-Anne d’Abobo, Père Lawrence Eugène Awondji a ainsi exhorté le chef de l’Etat : « Nous voulons des élections apaisées, nous voulons la paix pour notre pays. » « Évitez-nous une autre guerre », avait déjà martelé ces religieux des mois plus tôt.
A huit mois de l’élection présidentielle de 2020, la tension ne fait que monter entre pouvoir et opposition. La révision annoncée de la Constitution, la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI), le retour de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé en Côte d’Ivoire, les poursuites contre Guillaume Soro et ses camarades de Génération et peuples solidaires (GPS), la réconciliation nationale en berne, voici autant de questions qui font craindre le réveil des démons du passé.
Le fait pour les religieux (musulmans, catholiques et évangéliques) de monter au créneau pour prier pour la paix arrive donc à point nommé.