Guillaume Soro a été un acteur majeur de l’élection présidentielle de 2010. À l’époque Premier ministre de Laurent Gbagbo, le député de Ferké était le principal artisan de cette échéance électorale. Quand nait la crise postélectorale à la suite du second tour, l’ex-chef de la rébellion prend position pour Alassane Ouattara, le candidat du Rassemblement des républicains (RDR). Cependant, Laurent Gbagbo n’a jamais reconnu sa défaite face à son éternel rival. Aujourd’hui, en rupture de ban avec son mentor d’hier et en exil forcé en Europe, le président de Générations et peuples solidaires (GPS) livre le nom du véritable vainqueur de la présidentielle de 2010.
Guillaume Soro « libère » les Ivoiriens à propos de la présidentielle de 2010
L’élection présidentielle de 2010 reste gravée dans la mémoire des Ivoiriens. Et pour cause, cette échéance électorale a débouché sur une crise postélectorale qui a occasionné 3 000 morts selon le bilan officiel. Au moment où la Commission électorale indépendante (CEI), alors conduite par Youssouf Bakayoko, annonçait la victoire d’Alassane Ouattara, le Conseil constitutionnel déclarait Laurent Gbagbo vainqueur.
La communauté internationale avait pris fait et cause pour le candidat du Rassemblement des républicains. Pour sa part, le président sortant avait appelé au décompte des voix, mais s’était heurté au refus de son adversaire. Dans cette bataille acharnée pour la conquête du pouvoir, loin des urnes, Guillaume Soro a décidé de soutenir Alassane Ouattara contre son ancien mentor.
La tête de file de la rébellion ivoirienne de 2002 a dirigé les troupes qui ont mené l’assaut contre les forces loyales à Laurent Gbagbo. Finalement, le 11 avril 2011, le pouvoir des refondateurs s’écroule et leur leader est transféré à la Cour pénale internationale (CPI) quelques mois plus tard. M. Soro est aujourd’hui en disgrâce avec Alassane Ouattara suite à son refus de regagner le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP).
Cependant, malgré les différends entre lui et celui qui le considère comme son « fils », Guillaume Soro a affirmé mardi 28 janvier 2020 que l’actuel chef de l’État avait bel et bien remporté le scrutin présidentiel de 2010. C’était au cours d’un échange avec la presse en France. Le patron de GPS ne remet pas en cause la crédibilité du scrutin de 2010.
« En tant que Premier ministre, j’ai assuré l’impartialité du processus. Et cette impartialité du processus ne dépendait pas que du Premier ministre. Elle relevait du mandat de certification des Nations unies, elle relevait du mandat de la CEDEAO en Côte d’Ivoire », a-t-il confié. Poursuivant, Guillaume Soro a déclaré : « M. Ouattara a bel et bien été élu. »