Adama Bictogo n’est pas resté indifférent à l’annulation de la marche de l’Église catholique. Annoncée pour le samedi 15 février 2020, la marche pour une élection apaisée a finalement été annulée par les initiateurs. L’abbé Augustin Obrou, chargé de communication de l’église, a annoncé qu’il est plutôt prévu une messe.
Le message d’ Adama Bictogo aux religieux
Cela aurait pu être une grande première dans l’histoire de la Côte d’Ivoire. L’Eglise catholique prévoyait d’organiser une marche le samedi 15 février 2020 en faveur de la paix dans le pays. Vingt mille personnes étaient attendues à cette marche qui devait débuter à la place de la République pour s’achever à la cathédrale Saint-Paul du Plateau. Mais « face aux dangers d’infiltrations et soucieux de la sécurité de ses fidèles, son Éminence Jean-Pierre cardinal Kutwa demande que cette journée de prière se tienne exclusivement au sein de la cathédrale Saint-Paul », a laissé entendre l’abbé Augustin Obrou, le chargé de communication de l’Église catholique, au cours d’une conférence de presse le dimanche 26 janvier 2020.
En effet, des individus activement recherchés par la police ont cru bon de proférer des menaces en l’encontre des fidèles catholiques désireux de prendre part à la marche. Le nommé Kamagaté Youssouf a publié sur son compte Facebook un message appelant au meurtre des catholiques. « Le 15 février, ce sera à chacun son catholique, on va verser leur sang un peu comme pour leur Jésus-là », a-t-il écrit. Un autre, nommé Soumaila Yeo, a aussi laissé des menaces à la communauté catholique. « Tous les baoulés et bétés doivent être exterminés de la Côte d’Ivoire. Point barre », a-t-il écrit.
Lors d’un séminaire du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), le samedi 25 janvier 2020, Adama Bictogo s’est prononcé sur le sujet. Le directeur exécutif du parti d’Alassane Ouattara a déclaré qu’ « il est bon que certains qui sont en charge de la caution morale de notre société, qu’ils soient chrétiens ou musulmans, doivent comprendre que d’où ils se trouvent, ils doivent appeler en permanence à l’apaisement (…), les hommes de Dieu ne doivent pas avoir de couleur dans le processus électoral actuel ».