Joël N’guessan n’est pas resté longtemps silencieux à la suite de la sortie des évêques ivoiriens appelant Alassane Ouattara à créer un climat de paix en vue d’une élection présidentielle sans violence. Les guides religieux ont aussi demandé une CEI (Commission électorale indépendante) véritablement indépendante. L’ancien ministre ivoirien des Droits de l’homme n’a pas du tout apprécié le message des hommes de Dieu. Il l’a fait savoir à travers une déclaration.
Joël N’guessan répond aux évêques ivoiriens
Réunis au diocèse de Korhogo à l’occasion de la 114e Assemblée plénière, le 19 janvier 2020, les évêques ivoiriens ont délivré un message qui a créé une onde choc. En effet, les guides religieux ont posé quatre conditions nécessaires pour des élections apaisées. Ils ont indiqué que pour la tenue d’une élection qui n’aboutira pas sur une crise, la première condition est la réconciliation exigeant « le retour des exilés avec des garanties de sécurité et de réintégration, la libération de tous les prisonniers politiques et d’opinion, sans exception et le dégel des avoirs ».
Pour les évêques, la deuxième condition est la recherche de « la concertation et du consensus » des acteurs sociopolitiques. La troisième condition, selon les évêques, c’est « l’instauration et la consolidation de l’Etat de droit qui implique le respect de la Constitution ». En effet, les prélats ont indiqué que l’indépendance de la CEI est un garant d’une élection apaisée.
Joël N’guessan, en sa qualité de « fidèle chrétien » se dit étonné de la sortie de la Conférence épiscopale catholique. Dans sa déclaration, ce cadre du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) a regretté le fait que « de plus en plus, la sagesse n’habite plus nos guides religieux » qui « s’imposent dans le terrain politique et font des déclarations qui mettent à mal la cohésion sociale et l’entente entre nos différentes religions ».
L’ex-ministre estime qu’ « il est temps que de manière sage, ils apprennent à garder le silence et se mettent tous à genoux pour prier afin que la Côte d’Ivoire ne vive plus ses tristes événements de 2010 et 2011 ». Une étrange réaction venant d’un haut responsable du pays car en plus de prier, on peut aussi donner des conseils aux gouvernants. Notons que l’Église catholique prévoit une marche pacifique le 15 février 2020 pour des élections apaisées en octobre.