L’opposition parlementaire juge illégale la procédure ayant conduit à la levée de l’immunité de l’ex-président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, et de certains de ses proches accusés d’atteinte à l’autorité de l’Etat.
Levée de l’immunité des députés pro-Soro: L’opposition parlementaire dénonce une violation flagrante de la constitution
La levée de l’immunité parlementaire de Guillaume Soro et de certains de ses poches, lundi 20 décembre 2020, par le bureau de l’Assemblée nationale, continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive.
Dans une déclaration, les groupes parlementaires Vox Populi, PDCI-RDA et Rassemblement, tous membres de l’opposition parlementaire, ont vivement dénoncé une procédure illégale qui prend à contrepied, les recommandations de la Constitution ivoirienne. « De toute évidence, cette décision constitue une violation grave des fondements de notre démocratie que sont notamment la Constitution du 08 novembre 2016 et la résolution N°009 du 27 juillet 2018 portant Règlement de l’Assemblée nationale », dénoncent Yasmina Ouégnin et ses collègues députés.
Bien avant la déclaration conjointe des députés de l’opposition, Marius Konan, membre du bureau politique du PDCI-RDA, par ailleurs député de la circonscription d’Attiégouakro, avait été on ne peut plus clair sur le sujet.
«Aucun texte de ce pays ne permet à un député ou un groupe parlementaire de demander la levée de l’immunité d’un autre député. La demande visant la levée de l’immunité d’un député est une prérogative exclusive du parquet. Les groupes parlementaires ne peuvent que demander la suspension des poursuites ou la suspension de la détention conformément aux dispositions de l’article 47 de la résolution portant règlement de l’Assemblée nationale. Le bureau Rhdp du président de l’Assemblée nationale ne peut pas s’adresser une demande et y répondre lui-même », avait-il tempêté.
Candidat déclaré au prochain scrutin présidentiel, Guillaume Soro est sous le coup d’un mandat d’arrêt international pour tentative de déstabilisation de la Côte d’Ivoire. Quant à ses proches dont les députés Alain Lobognon, Loukimane Camara, Soro Kanigui et son frère Soro Simon (…) arrêtés le lundi 23 décembre 2019 puis placés sous mandat de dépôt, ils sont poursuivis pour atteinte à l’autorité de l’Etat, divulgation de fausses nouvelles et tentative de trouble à l’ordre public.
« Les Groupes parlementaires PDCI-RDA, RASSEMBLEMENT ET VOX POPULI fortement attachés aux règles et valeurs qui régissent l’état de droit, condamnent ces agissements qui menacent la fragile cohésion sociale et la stabilité de notre pays », insiste l’opposition parlementaire.