L’actualité en Guinée reste dominée par les manifestations contre le projet de nouvelle Constitution envisagé par Alpha Condé. Face à la montée des violences, Human Right Watch hausse le ton et dénonce « l’impunité pour les actes commis par les forces de sécurité » guinéennes. Ces critiques sont rejetées par le gouvernement, qui ne manque pas d’afficher son étonnement.
Human Right Watch épingle la Guinée
Alpha Condé fait face à des vagues de manifestations visant son projet de révision de la Constitution guinéenne. La Guinée est plongée dans la violence et la situation sécuritaire devient préoccupante. Humant Right Watch, dans son récent rapport annuel, n’a pas manqué d’exprimer son inquiétude devant les agissements des forces de l’ordre. Par la voix du chercheur Jim Wormington, l’organisation internationale tire la sonnette d’alarme. Selon lui, le gouvernement accorde une priorité à « l’impunité pour les actes commis par les forces de sécurité ». Il a aussi mentionné qu’en cas de blessure ou décès de manifestants, il n’y a « presque pas d’espoir » d’assister à des « enquêtes crédibles », à plus forte raison une sanction contre les forces de l’ordre. « Il y a un seul cas d’un policier ou gendarme, qui a été condamné pour la mort d’un manifestant en avril 2019. Donc, on voit un contexte qui risque de continuer à paralyser le pays et à mettre en danger de plus en plus la vie des Guinéens », a-t-il clarifié.
Cette sortie de Human Right Watch n’a pas échappé aux autorités de la Guinée qui ont réagi par la voix du ministre de la Sécurité et de la Protection civile, Damantang Albert Camara. Interrogé par nos confrères de RFI, il a botté en touche les accusations de l’organisation internationale. Le ministre avance que « lorsqu’en début de rapport, Human Rights Watch dit que les manifestations sont systématiquement interdites, cela jette un doute sur le sérieux qui a été fait » dans son pays. Toutefois, Damantang Albert reconnait que « certaines manifestations, dans certaines circonstances » ont été « redirigées ou réaménagées » avant de dire que le droit de manifester est respecté en Guinée. Il n’a pas manqué de préciser que déterminer les violations se produisant pendant les manifestations fait partie des priorités des autorités de la Guinée. « Cette volonté, nous la partageons, à condition que cela se passe dans la sérénité et qu’il n’y ait pas, des fois, des prises de position qui ne se justifient pas », a-t-il confié.