Avant son décès, lundi, Wattao avait déjà levé le lièvre sur un fait important qui a marqué la Côte d’Ivoire en début d’année 2017, surtout concernant Guillaume Soro.
Comment Wattao avait blanchi Guillaume Soro au sujet des mutineries de 2017
Le Colonel-Major Issiaka Ouattara dit Wattao, Commandant des Unités Rattachées à l’Etat-Major Général des Armées, est décédé des suites d’une longue maladie, le lundi 06 janvier 2020 aux Etats-Unis. Lui qui avait la réputation d’être un bon vivant et d’aller volontiers se détendre dans la villa qu’il a, comme tant d’autres, achetée à Assinie, ne pourra jamais prendre sa retraite et aller s’occuper de ses champs, comme il le confiait à Jeune Afrique le 20 février 2017.
La mort a eu raison de ce ‘’soldat de valeur’’ décédé à l’âge de 53 ans alors même qu’il venait d’être promu au grade de Colonel-major de l’armée de terre. Cet acteur majeur de la rébellion de septembre 2002 et de la crise post-électorale de 2010-2011 s’en est allé, emportant avec lui tous les secrets liés à ces époques de l’histoire de la Côte d’Ivoire.
Dans le numero du 20 février 2017 de Jeune Afrique, Wattao revenait sur un fait important qui avait fait couler beaucoup d’encre et de salive à l’époque et même qui continue jusqu’aujourd’hui: les mutineries de janvier 2017. Les mutineries de janvier 2017 avaient en effet fait craindre à Abidjan et ailleurs que se rejouait le scénario de décembre 1999, quand des mutineries avaient abouti au coup d’Etat contre le Président Henri Konan Bédié.
Ce qui avait fait dire à certaines mauvaises langues que cette grogne dans l’armée avait un lien avec Guillaume Soro, en fin de son premier mandat à la tête de l’Assemblée nationale à cette date et dont la reconduction pour un second mandat devenait de plus en plus aléatoire avec la nouvelle Constitution de 2016 qui lui ôtait le dauphinat présidentiel.
Interrogé en février 2017 par l’hebdomadaire panafricain sur les rumeurs qui avaient parfois vu la main de Guillaume Soro derrière ces mutineries, le Colonel-major Wattao avait totalement blanchi l’ancien chef rebelle. « Ce sont des sottises ! », avait-il tranché. Puis d’ironiser: «Mais c’est toujours comme ça aujourd’hui : même celui qui se fait gifler par sa femme dit que c’est la faute de Guillaume Soro ».
Poursuivant, Wattao n’avait pas hésité à s’insurger contre cette tendance de certains hauts responsables de l’Etat, visant à toujours ‘’trouver un bouc émissaire alors que l’on ferait mieux de se concentrer sur les vrais problèmes, sur les causes réelles de ces mutineries et sur le mal-être des soldats qui dure depuis les années 1990’’.