Me Soro Brahima, président de l’Union pour la Côte d’Ivoire (UPCI), a appelé au « renouvellement de la classe politique ivoirienne », dans ses vœux de Nouvel An, présentés samedi 4 janvier 2020 à l’ensemble des populations ivoiriennes.
Me Soro Brahima et l’UPCI appellent au renouvellement de la classe politique ivoirienne
Le Nouvel An 2020 a donné l’occasion au président de l’Union pour la Côte d’Ivoire de faire le procès des graves manquements du régime Ouattara. Dans son adresse, Me Soro Brahima a mis à nu les « incohérences » survenues entre les discours et les actes des tenants actuels du pouvoir au cours l’année écoulée. Notamment sur la question de la reforme intégrale de la Commission électorale indépendante (CEI), la question de l’ouverture à tous des candidatures au prochain scrutin et les récents développements de l’actualité politique.
Me Soro Brahima dénonce en effet, la tentative de musellement de l’opposition au moyen de l’appareil judiciaire dans son objectif de confiscation du pouvoir. «Nous avons assisté à un raidissement du régime qui a accru la judiciarisation du débat politique avec l’utilisation de la justice en vue soit de contraindre certains opposants à rejoindre le projet d’unification de la pensée et de l’offre politiques soit de contraindre d’autres opposants au silence comme cela a été le cas de Valentin Kouassi et du Professeur Bamba Moriféré », a dénoncé Me Soro Brahima.
Le président de l’UPCI a également fait cas des poursuites engagées contre l’ex-chef du Parlement ivoirien, Guillaume Soro, candidat au prochain scrutin présidentiel de 2020, et l’interpellation de certains de ses proches dont des députés au grand mépris « des procédures spéciales dont ils bénéficient en raison de leurs statuts ».
À ce sujet, rappellera le président de l’UPCI, si nul n’est au-dessus de la loi, comme l’a récemment martelé le président Ouattara, il est de même que « nul n’en est en dessous ». Dans un état de droit, a-t-il souligné, la justice doit s’appliquer dans le respect strict de la règle de droit. Ce qui n’est visiblement pas le cas. «Certaines condamnations sélectives de la justice au cours de l’année 2019 s’apparentaient à des délits d’appartenance à l’opposition politique », a-t-il indiqué.
Pour l’an 2020, « il nous faut absolument mettre de la cohérence entre le discours et l’action politique », a-t-il argué. Non sans ajouter qu’il urge pour le peuple ivoirien, de renouveler le personnel politique ivoirien qui depuis bientôt trente ans n’a cessé de prendre la Côte d’Ivoire et les Ivoiriens « en otage ». En le disant ainsi, le président de l’UPCI fait référence aux nombreuses crises qui se sont succédé en Côte d’Ivoire depuis le décès de feu le président Felix Houphouët Boigny.
Au plan économique, le président Soro Brahima estime qu’il est désormais temps que les deniers et marchés publics ne soient plus « privatisés » au profit de quelques « apparatchiks » du régime. Les dirigeants qui sortiront des élections de 2020, a-t-il souhaité, doivent impérativement faire porter le projet d’émergence par des entreprises et des capitaux ivoiriens.
Car dira-t-il, « jamais dans l’histoire des nations développées, l’émergence n’a été portée par des investisseurs et les filiales des multinationales venues d’ailleurs». À l’ensemble du peuple ivoirien, Soro Brahima a souhaité l’accomplissement de la paix véritable, de la cohésion sociale retrouvée, de la cohérence politique et de la réconciliation définitive pour le bonheur de tous ».