Issiaka Ouattara alias Wattao est décédé dans la nuit du dimanche 5 au lundi 6 janvier 2020. Mais avant ce départ définitif de la terre des hommes, l’ancien commandant de la GR avait lancé un appel à ses frères d’armes qui auraient quelque ambition politique.
Wattao à ses frères d’armes : «Nous ne sommes pas des politiciens, mais des militaires»
L’annonce de la mort d’Issiaka Ouattara dit Wattao continue de créer émoi et consternation aussi bien dans l’armée ivoirienne, qu’au sein de la population civile. Évacué d’urgence aux États-Unis, en décembre 2019, pour y subir des soins intensifs, la santé de l’ancien chef d’état-major adjoint des Forces nouvelles (FN, ex-rébellion) avait suscité beaucoup de supputations. Alors que certains annonçaient un diabète de type 7, d’autres avançaient plutôt la thèse de l’empoisonnement.
Quoi qu’il en soit, le mal qui rongeait Wattao a finalement eu raison de lui, en ce début 2020. L’on retiendra toutefois que le Colonel-Major a laissé des traces indélébiles au sein de l’armée ivoirienne. Nommé à la tête de la Garde républicaine en janvier 2017, l’ancien chef rebelle avait su mettre ses hommes au pas afin de mieux les discipliner pour accomplir leur tâche régalienne.
Wattao, la dernière sortie avant sa mort
Lors de l’une de ses dernières sorties publiques à la Garde républicaine (GR) de Yamoussoukro, le 11 février 2019, le patron de cette unité de l’armée avait alors lancé à ses hommes : « Nous ne sommes pas des politiciens, mais des militaires, et avons un seul chef, le chef suprême des armées, c’est le président de la République (Alassane Ouattara, NDLR). » Puis, il ajoute : « Vu le climat politique actuel, gardons-nous loin de ça. Ceux qui sont intéressés par la politique doivent déposer la tenue. »
Cette interpellation intervenait au lendemain de la vague de mutineries qui avait secoué la Côte d’Ivoire. Wattao marquait ainsi sa loyauté aux Institutions de la République, en dépit de tout ce qui se racontait à tort ou à raison sur son compte. Sa mort est donc un coup dur pour les Forces armées de Côte d’Ivoire (FACI) qui sont à pied d’oeuvre pour assurer la tranquillité aux Ivoiriens au cours de cette année électorale.
Cet incontournable de l’ancienne rébellion ivoirienne
Comme plusieurs soldats de haut rang de l’actuelle armée ivoirienne, le Commandant Issiaka Ouattara s’est révélé à l’occasion de la rébellion armée ivoirienne qui a fait plusieurs milliers de morts. Prétextant d’une exclusion des ivoiriens du nord de la Côte d’Ivoire, ces rebelles de l’époque, portés par Guillaume Soro, ex-allié du Président Alassane Ouattara, mais en exil en France, avaient divisé le pays en deux.