Les avocats de l’ancien patron du Parlement ivoirien, Guillaume Soro, accusé par la justice ivoirienne d’atteinte « grave à la sûreté de l’État », ont animé, vendredi 3 janvier 2020, une conférence de presse au cours de laquelle ils ont annoncé la saisine prochaine de la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples.
Les avocats de Guillaume Soro dénoncent une procédure illégale et promettent de saisir la Cour africaine
À en croire le collectif d’avocats commis à la défense du président du mouvement Générations et Peuples solidaires (GPS), les poursuites engagées contre leur client ont été faites de façon grossière. « Ni le procureur de la République encore moins le juge d’instruction n’ont pu établir le caractère flagrant des faits en l’espèce, et ce, ni de par les explications ni de par les prétendues pièces à conviction brandies par le procureur », a déclaré Me Diarrassouba Souleymane.
Il y a « illégalité de procédure », dénoncera-t-il. Le Conseil de Soro brandit la double protection de M. Soro Guillaume « du fait de sa qualité d’ancien président d’institution et de parlementaire en fonction qui ne peut faire l’objet de poursuites sans la levée de son immunité parlementaire ». Les procédures qui ont été initiées contre leur client ont donc été conduites « au mépris des droits constitutionnels de Soro ».
« Dans le fond, les accusations restent évasives et infondées parce que soutenues par de prétendues pièces ou preuves largement contestables aussi bien à l’égard des parlementaires qu’en ce qui concerne les autres inculpés », dénonce le collectif d’avocats, qui fait savoir qu’aucun de ses clients, notamment Alain Lobognon, Soro Kanigui, Camara Loukimane ou autre Soul to Soul, n’a pour l’instant été entendu sur le fond depuis leur arrestation le lundi 23 décembre dernier.
« Jusqu’à présent, Adou Richard est le seul détenteur du dossier d’accusation qu’il refuse de mettre à la disposition du collectif des avocats de Guillaume Soro », s’indignent les avocats. Dénonçant le jeu trouble du procureur de la République, Adou Richard, le collectif d’avocats, a promis de saisir tant les juridictions nationales qu’internationales notamment la Cour africaine des droits de l’homme.
Pour rappel, un mandat d’arrêt international a été lancé contre Guillaume Soro pour tentative d’atteinte à la sûreté de l’État. Plusieurs de ses proches dont son bras droit Alain Lobognon, ont été placés sous mandat de dépôt pour diffusion de fausses nouvelles et trouble à l’ordre public.