Le gouvernement ivoirien, à travers son ministre de la Jeunesse, Touré Mamadou, a lancé une vaste offensive à l’international en vue d’expliquer la situation qui prévaut en Côte d’Ivoire relativement à l’affaire Guillaume Soro.
Touré Mamadou: « Guillaume Soro n’est pas poursuivi parcequ’il est candidat »
Touré Mamadou séjourne à Paris depuis jeudi avec des éléments de langage. Le ministre ivoirien de le jeunesse et de la promotion de l’emploi, a été mandaté par le régime pour participer à des débats avec les médias et journalistes dans le cadre des accusations de déstabilisation qui visent Guillaume Soro, un ancien allié de la coalition au pouvoir, RHDP.
« Le procureur a mis en évidence certains éléments. Au delà de l’audio, il y a des armes qui ont été découvertes. Je rappelle qu’il y avait des roquettes, des missiles anti-char. Guillaume Soro aujourd’hui doit répondre à la justice pour les faits qui lui sont reprochés », indique d’emblée le porte-parole adjoint du gouvernement Gon Coulibaly.
Et quand RFI lui demande pourquoi brandir un enregistrement sonore qui date de 2017, et qui refait surface le jour même du retour à Abidjan de Guillaume Soro le lundi 23 décembre dernier, la machine est bien huilée du côté du responsable de la communication du RHDP.
« Je ne voulais pas épiloguer sur la date de l’enregistrement telle qu’annoncée par l’avocate de Guillaume Soro. A supposer que l’enregistrement date de 2017, Guillaume Soro était le président de l’Assemblée Nationale à cette époque », rappelle-t-il.
Puis de s’interroger: « Vous trouvez normal qu’un président de l’Assemblée Nationale, 3ème personnalité de l’Etat puisse être un comploteur, puisse s’adonner à des actes subversifs, puisse préparer un coup d’Etat contre les institutions ? ».
À ceux qui seraient tous tentés de croire que ces poursuites judiciaires ont pour seul objectif d’écarter un potentiel adversaire qui trouble le sommeil du parti au pouvoir, le ministre Touré Mamadou a une réponse bien plus simple mais déconcertante tout de même.
« Est-ce parce qu’on est candidat aux élections présidentielles qu’on est au dessus de la loi », interroge-t-il, puis d’ajouter qu’il n’y a aucun lien entre les faits qui sont reprochés à Guillaume Soro et une prétendue candidature.
Mieux, soutient-il, le prétexte que cette affaire a été montée parce que Guillaume Soro est candidat, est archifaux. « Il ne s’agit pas de la candidature de Guillaume Soro. Il peut être candidat où il veut, quand il veut. Ce dont il est question, c’est qu’il a entrepris de déstabiliser la Côte d’Ivoire », insiste Touré Mamadou sur les ondes de RFI.