Jugé au Burkina Faso pour « outrage » à Roch Christian Kaboré, Kémi Séba a été condamné à deux mois de prison avec sursis. La décision de justice a été rendue le jeudi 26 décembre 2019 à la suite d’une audience en « comparution immédiate ». Le fondateur du mouvement Urgences panafricanistes, loin de paraitre abattu par la sentence, affirme plutôt que les juges savent qu’il a raison.
Kémi Séba condamné par la justice burkinabè
Lors d’une conférence de presse qu’il animait à, l’université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou, au Burkina Faso, le samedi 21 décembre 2019, Kémi Séba a tenu des propos virulents à l’encontre de Marc Christian Roch Kaboré. « Roch manque de courage pour défendre son peuple. Même Blaise Compaoré qui est l’un des plus grands traitres de l’Afrique défendait mieux son peuple que Roch. Il est « téléguidé » par le président français, Emmanuel Macron, quelqu’un qui a l’âge de son fils », avait lancé le Franco-Béninois.
Il est allé plus loin en menaçant de « châtier » le président burkinabè si celui-ci ne prend pas ses responsabilités devant le terrorisme qui frappe le pays des hommes intègres.
Suite à cette sortie de Stellio (Stélio) Gilles Robert Capo Chichi (son nom à l’état-civil), Kémi Séba est tombé dans le viseur des autorités burkinabè. Il a été interpelé à son hôtel puis gardé à vue. Ce farouche détracteur du franc CFA était accusé d’ « outrage » au chef de l’État du Burkina Faso. Le chef de file d’Urgences panafricanistes, un mouvement citoyen, géopolitique et traditionaliste africain, a été jugé le jeudi 26 décembre 2019.
À la fin du procès, Kémi Séba a été condamné par le tribunal de grande instance de Ouagadougou à « deux mois de prison avec sursis » pour « outrage » au président burkinabè. Le mis en cause devrait aussi payer une amende de 200 000 francs CFA. « On m’a condamné à deux mois avec sursis qui sont en réalité deux mois symboliques parce que même les juges savent que j’ai raison », a laissé entendre Kémi Séba une fois le verdict rendu.
Il a aussi fait savoir que personne ne pourra l’empêcher de dire ce qu’il pense. « Et il faut qu’ils comprennent que la prison, c’est la quatrième fois qu’on m’y envoie et à chaque fois j’en ressors plus fort », a-t-il lâché.
Ce n’est pas la première fois que Kémi Séba a maille à partir avec des autorités africaines. Il a déjà été expulsé de la Côte d’Ivoire, du Sénégal ou encore de la Guinée.