À la tête du PDCI (Parti démocratique de Côte d’Ivoire), Henri Konan Bédié est lancé à la conquête du pouvoir d’Etat, à l’issue de la présidentielle d’octobre 2020. L’ancien président ivoirien, qui a quitté Alassane Ouattara et le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), entend bien prendre sa revanche sur l’histoire, après sa chute le 24 décembre 1999. Pour atteindre cet objectif, le « sphinx » de Daoukro veut se donner les moyens.
Qu’attend Bédié de Maurice Kakou Guikahué ?
Lorsqu’Henri Konan Bédié brise l’alliance qui le lie à son « jeune frère » Alassane Ouattara, il ne cache pas son désir de rafler le fauteuil présidentiel. Le natif de Daoukro, ville du centre du pays, n’a pas pu supporter le refus de l’actuel président ivoirien d’accorder l’alternance politique en 2020 en faveur du Parti démocratique de Côte d’Ivoire.
Désormais vêtu de la tunique de l’opposant, le chef du PDCI ne manque aucune occasion pour s’en prendre au pouvoir de son ancien allié. Pour rappel, Bédié avait craché sur le premier congrès ordinaire du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix en le qualifiant de « folklore qui frise l’assemblée des militants manipulés et enrôlés de force pour servir les rassemblements des détourneurs de deniers publics ».
Au cours du douzième bureau politique du PDCI, le jeudi 19 décembre 2019, au siège de son parti politique, Henri Konan Bédié a tiré à boulets rouges sur le régime d’Alassane Ouattara. Le patron du plus vieux parti politique a dénoncé la « volonté manifeste du régime en place de confisquer le pouvoir d’État par son refus obstiné de procéder à une réforme profonde de la commission électorale indépendante ».
Devant ses partisans, « N’zuéba » s’est également insurgé contre les atteintes aux libertés individuelles et collectives ainsi que des « emprisonnements injustifiés » des figures de l’opposition. Il a également pointé du doigt « l’abaissement regrettable » de l’enseignement et aussi la « privation des droits syndicaux aux enseignants et chercheurs des universités ».
Fort de tout ceci, Bédié a estimé que les Ivoiriens méritent « un nouvel ordre politique, économique et social ; que seul le PDCI-RDA peut leur offrir ». Il a donc instruit Maurice Kakou Guikahué, le secrétaire exécutif en chef, afin d’œuvrer dans un bref délai pour la « sélection du cabinet de communication de notoriété internationale et de l’élaboration du projet de société et du programme de gouvernement 2020-2025 du parti ».
Il a aussi invité les personnalités de son parti, mais également l’ensemble du personnel politique à « s’investir, physiquement, matériellement et financièrement, dans l’appui à apporter aux plus démunis des militants et sympathisants du parti à obtenir leurs cartes nationales d’identité en vue de leur inscription effective sur les listes électorales ».