La liberté »virtuelle » accordée à l’ex-chef de l’Etat ivoirien Laurent Gbagbo, après 8 années de procès à la Cour pénale internationale (CPI), suscite davantage de réactions dans l’opinion à quelques 10 mois de la prochaine élection présidentielle.
Mamadou Koulibaly s’insurge contre l’injustice infligée à Laurent Gbagbo
L’ancien chef de l’État ivoirien est en effet retenu contre son gré à Bruxelles du fait des conditions assorties à sa libération après son acquittement prononcé en première instance mi-janvier dernier. Mamadou Koulibaly, l’un de ses anciens compagnons de lutte au sein du Front populaire ivoirien (FPI), se dit outragé par cette décision qui est tout sauf une décision de justice. Car, dit-il, maintenir Laurent Gbagbo hors des frontières ivoiriennes est une «grosse injustice insupportable».
Au cours d’une récente interview à France 24, la procureure gambienne Fatou Bensouda imputait cette situation de semi-liberté dans laquelle vit Laurent Gbagbo aux erreurs de droit, qui auraient été commises dans la procédure ayant découlé à leur acquittement (lui et Charles Blé Goudé). C’est d’ailleurs sur ces motifs que se fonde l’appel interjeté contre l’acquittement de Gbagbo et Blé Goudé devant la cour d’appel de la CPI.
«On ne peut retenir l’accusé au prétexte qu’il y a eu des erreurs dans le processus. Ce n’est pas de la justice. C’est un abus de pouvoir. C’est de la politique. C’est du harcèlement. C’est de la torture », s’insurge Mamadou Koulibaly.
Puis le professeur d’économie d’ajouter: « L’erreur a commencé lorsque le procureur a laissé les chefs des deux autres armées en Côte d’Ivoire: FAFN de Guillaume Soro et FRCI d’ Alassane Ouattara; lorsque le procureur a laissé des accusés, des tueurs en Côte d’Ivoire pour ne s’accrocher qu’à une seule personne», a-t-il argué.
Il apparait clair, selon l’ancien député de la commune de Koumassi, que Fatou Bensouda et son équipe ont été dans l’incapacité de bien faire leur travail. «Madame la procureure, l’erreur ne vient pas de M.Gbagbo. L’erreur vient de vous parce que vous n’avez pas bien fait votre travail; ça ne peut pas être une raison de détenir Laurent Gbagbo en prison. On ne peut pas le juger une seconde fois pour les mêmes causes, pour les mêmes raisons, pour les mêmes accusations », a fait savoir l’opposant au président Alassane Ouattara.