Mardi 10 décembre 2019 aux environs de 8 heures, des balayeuses de rue ont occupé l’autoroute dans le sens Yopougon-Adjamé pour réclamer le paiement d’arriéré de salaire datant de 2011. Cette manifestation a suscité une vive réaction au sein de la population. Le lendemain, le gouvernement ivoirien est revenu sur le sujet, en livrant sa version à travers un communiqué du ministère de l’Assainissement et de la Salubrité.
Affaire « salaires impayés » des balayeuses, l’État fait une mise au point
Dans la matinée du mardi 10 décembre 2019, un spectacle peu ordinaire a été offert aux Ivoiriens sur l’axe Yopougon-Adjamé. En effet, des femmes portant des écharpes rouges au cou ont envahi la voie pour dénoncer le non-paiement de leurs salaires depuis 2011. Ces femmes ont brandi des pancartes hostiles au gouvernement conduit par le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly.
« SVP, respectez nos droits, l’ouvrier mérite son salaire. C’est la sueur de notre front », pouvait-on lire sur une pancarte. Dans une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux, on voit ces balayeuses réclamer à cor et à cri leur argent. Sur une autre affiche, il était marqué : « OFAD, nous voulons notre argent depuis 2011. » Les autorités ivoiriennes n’ont pas mis de temps pour réagir face à la montée de colère de ces dames.
La ministre de l’Assainissement et de la Salubrité, Anne Désirée Ouloto, a rappelé à travers un communiqué qu’au lendemain de la crise postélectorale de 2011, des ONG et des associations de femmes ont pris « des initiatives spontanées et bénévoles dans l’objectif de rétablir la vie sociale en Côte d’Ivoire. C’est ainsi que « des centaines de femmes » se sont mises à balayer les rues du district d’Abidjan. La note du ministère de l’Assainissement et de la Salubrité précise qu’il s’agissait au départ d’actions bénévoles.
Puis le « bénévolat a finalement fait objet de revendication » pour le « paiement par le gouvernement, des opérations citoyennes de balayage ». Sur instruction du président Alassane Ouattara, le ministère de l’Assainissement et de la Salubrité et celui de l’Économie et des Finances ont procédé au règlement des factures émises par les ONG et les associations féminines qui ont pris part à l’opération de balayage.
Le communiqué indique que le recensement des balayeuses a été effectué par l’ex-ANASUR (Agence nationale pour la salubrité urbaine) et le paiement s’est étendu d’octobre à décembre 2011. Le ministère se dit donc surpris que « huit ans après, de nouvelles revendications surgissent ».
Toutefois, on apprend que le ministère de l’Assainissement et de la Salubrité a reçu en audience l’association Femmes Côte d’Ivoire et « reste en attente des pièces justificatives quant à leur participation effective aux initiatives citoyennes de 2011, en vue de la validation de leur liste ».