La prochaine présidentielle en Côte d’Ivoire est prévue en octobre 2020. Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) d’ Henri Konan Bédié, déchu du pouvoir le 24 décembre 1999, suite à un coup d’État, a pour ambition de s’installer au Palais présidentiel. Depuis sa rupture avec son allié le Rassemblement des républicains (RDR), le parti septuagénaire s’est mis en ordre de bataille pour l’élection présidentielle. Mais la route menant à la présidence de la République est parsemée d’embuches.
La présidentielle de 2020, à portée de main du PDCI ?
Alassane Ouattara et son « frère ainé » Henri Konan Bédié ne regardent plus dans la même direction depuis bien longtemps. L’idylle entre les deux hommes n’a pas survécu aux vicissitudes de la vie. Après avoir pris le pouvoir au lendemain d’une crise postélectorale qui a officiellement fait 3 000 morts, l’actuel chef de l’État avait promis de gouverner sous la bénédiction du président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire.
La communion était tellement parfaite qu’en 2015, le « sphinx » de Daoukro a décidé de s’effacer et d’abandonner son ambition présidentielle au profit d’ Alassane Ouattara, déclaré candidat unique du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, coalition au pouvoir). Henri Konan Bédié se met à dos des caciques de son parti, dont Kouadio Konan Bertin dit KKB.
D’ailleurs, l’ex-député de Port-Bouët défie son « père » et se présente à l’élection présidentielle en tant qu’indépendant. Il termine en 3e position avec 3,88 % des suffrages exprimés. Le patron du PDCI espérait qu’en 2020, Alassane Ouattara lui passerait la main au nom d’une transition politique. Et pourtant, le président ivoirien assure n’avoir jamais promis le pouvoir au PDCI.
Tout se gâte quand Bédié durcit le ton. Face au refus catégorique de son « jeune frère », l’ancien chef d’État refuse de rejoindre le projet de parti unifié tant souhaité par Ouattara. La rupture intervient et Bédié et les siens tournent le dos à leurs anciens alliés. À partir de ce moment, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire se donne pour objectif de reconquérir le pouvoir.
Dans sa quête du fauteuil présidentiel, le PDCI veut rassembler toutes les forces vives et se donner une chance de revenir au pouvoir. C’est dans ce contexte que le mardi 10 décembre 2019, N’dabian Adèle, secrétaire exécutive chargée des femmes du PDCI, s’est rendue à Treichville, une commune d’Abidjan, auprès de danseuses traditionnelles de la danse « Adjanou » afin de solliciter leur adhésion, a fait savoir le site abidjan.net.
« Nous sommes venues ce soir pour vous dire d’ouvrir les portes de la ‘’maison’’, car depuis qu’elles sont fermées rien ne va (…) Henri Konan Bédié est votre fils, frère et président. Il vous appelle à son secours. Faites en sorte qu’en 2020, notre tabouret devienne un fauteuil », a affirmé l’émissaire du PDCI. En retour, les danseuses d’ « Adjanou » ont juré fidélité au natif de Daoukro.