Les dissensions nées entre Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara à la faveur de la création du RHDP parti unifié, n’ont pas encore livré tous leurs secrets.
Or donc le divorce Bédié-Ouattara n’était pas lié à l’alternance en 2020
Au fur et à mesure que le temps passe, le voile sur le malentendu qui a abouti à la séparation entre le PDCI et le RHDP, se dissipe. Alors que bon nombre d’Ivoiriens continuent de croire que la rupture de ban entre Henri Konan Bédié et son ex-allié Alassane Ouattara, provenait du refus de l’actuel chef de l’Etat de consentir à une alternance politique en faveur du PDCI en 2020, Kouassi Kouamé Patrice dit KKP, nous apprend le contraire.
Reçu lundi au cours du Fauteuil Blanc d’ www.afrique-sur7.fr, le député PDCI de Yamoussoukro n’a pas eu la langue de bois. « Pendant longtemps, on est resté fondamentalement attaché à la question de l’alternance mais l’alternance n’a jamais été le problème du retrait du PDCI du RHDP », lâche-il, arguant que la question de l’alternance était discutée au plus haut niveau entre les présidents Bédié et Ouattara.
Le point de rupture, dira KKP, est venu lorsqu’il a été question de la dissolution du PDCI-RDA au profit du parti unifié RHDP. « Donc c’est la dissolution du PDCI-RDA qui a créé la dissension entre nous; çà n’a jamais été la question de l’alternance », dévoile-t-il. Selon le député Kouassi Kouamé Patrice, c’est ayant eu écho de ce projet de dissolution du PDCI-RDA, que des cadres, élus et militants du parti fondé par Félix Houphouet-Boigny, se sont rendus au domicile du Président Henri Konan Bédié pour lui opposer une fin de non recevoir.
« Nous avons dit que nous ne sommes absolument pas d’accord que le PDCI disparaisse », a-t-il confié. Sur la question d’un troisième mandat d’Alassane Ouattara devenu aujourd’hui un sujet sur toutes les lèvres, le député de la nation s’est voulu clair. Pour lui, même si le président Ouattara a des velléités de se représenter en 2020, il n’en a pas le droit car »constitutionnellement, il ne peut pas faire un troisième mandat ».
« L’esprit de la constitution est clair sur la limite à deux mandats. Alors toutes les interprétations qu’on peut donner pour justifier une troisième candidature, ne sont pas valables », crache-t-il. C’est pourquoi, ajoute l’honorable Kouassi Kouamé Patrice au sujet de la volonté du président de la République de passer la main à une nouvelle génération, il ne faut pas voir les choses en termes de générations.
«Penser qu’une nouvelle génération pourrait résoudre les problèmes de la Côte d’Ivoire, je n’en suis pas si sûr », fait-il savoir. Car, se justifie-t-il, passer la main à une nouvelle génération ne garantit en rien que le pays évitera le pire ou amorcera son développement tant attendu. «Le changement de génération ne nous garantit absolument pas la qualité des dirigeants », dit-il.
Pour KKP, dès l’instant où la constitution a été modifiée, et le verou de la limite d’âge à la présidentielle, a été levé, il n’est plus question de prétendre modifier certaines dispositions de cette constitution votée il y a à peine quatre ans. « C’est le président Ouattara lui même qui a modifié la constitution, qui a fait lever le verou de la limite d’âge », rappelle-t-il, précisant qu’il est encore prématuré de se prononcer sur la candidature de Bédié en 2020.