Au cours d’une rencontre avec la presse, le mercredi 4 décembre 2019, Danièle Boni Claverie, présidente de l’Union républicaine pour la démocratie (URD), un parti de l’opposition, avait ouvertement appelé à une transition politique à la fin du second mandat d’ Alassane Ouattara. Le président ivoirien n’a pas mis de temps pour répondre à cette sortie de l’ex-ministre de la Communication depuis Yamoussoukro. Qu’en pense la fondatrice de l’URD ?
Guerre verbale entre Ouattara et Danièle Boni Claverie ?
Danièle Boni Claverie, 77 ans, apparait aujourd’hui comme l’une des animatrices de la scène politique ivoirienne. Ex-présentatrice du journal télévisé à la Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI), cette dame est bien loin de l’époque où elle faisait rêver les téléspectateurs ivoiriens à travers le petit écran.
Elle dirige son propre parti politique, l’Union républicaine pour la démocratie, après avoir milité au Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), soutenu feu Robert Guei et accompagné Laurent Gbagbo.
La fille de l’ancien président de la Cour suprême sous Félix Houphouët-Boigny, Alphonse Boni, n’hésite pas à s’attaquer au régime d’ Alassane Ouattara. Pour Danièle Boni Claverie qui s’exprimait face à la presse, « seule une transition au soir de l’ultime mandat du président Ouattara peut restaurer les fondements de l’État de droit et de la démocratie en Côte d’Ivoire ».
Elle estime que cela éviterait à la Côte d’Ivoire de vivre une autre crise postélectorale. Depuis Yamousssoukro où il échangeait avec les chefs baoulé, Alassane Ouattara a apporté la réplique à Danièle Boni Claverie.
« Les hommes politiques qui comptent sur l’armée pour faire une transition, perdent leur temps. Il n’y aura pas de transition en Côte d’Ivoire », a prévenu le chef de l’Exécutif ivoirien. La présidente de l’URD a tenu à recadrer le chef de file des houphouëtistes dans une publication sur sa page Facebook.
Boni Claverie soutient que lorsqu’elle proposait une transition politique en Côte d’Ivoire, elle envisageait « deux schémas ». « Le plus improbable, celui qui verrait le pouvoir accepter cette proposition. Et celui beaucoup plus réaliste où l’idée d’une transition serait rejetée », a-t-elle écrit.
Elle avoue ne pas être surprise par l’ « obstination » d’Alassane Ouattara d’ « opérer un passage en force ». « Le maintien de l’élection présidentielle dans ces conditions nous entraîne donc droit dans le mur et la transition s’imposera d’elle-même », a prévenu Danièle Boni Claverie.