Plusieurs anciens exilés proches de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo se sont résolus à rejoindre Alassane Ouattara et son parti, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP).
Irrités, plusieurs exilés pro-Gbagbo rejoignent le RHDP de Ouattara
Les choses bougent de tous les côtés à quelques 10 mois de la prochaine élection présidentielle ivoirienne. Kabi Yves Jonas et ses camarades du mouvement «J’aime mon pays, la Côte d’Ivoire », tous anciens exilés pro-Gbagbo de la crise post-électorale, ont pris l’importante décision de participer au développement de la Côte d’Ivoire aux côtés du président Alassane Ouattara et de son parti, le RHDP.
Trahison ou simple choix de raison, le président de la MJP et ses camarades ont tenu, mardi 3 décembre 2019, à la maison des jeunes Cheick Cissé de la commune de Koumassi, une conférence de presse, pour donner des précisions. « Nous avons travaillé avec le cœur pour Blé Goudé et Damana Pickass. Nous sommes allés en exil. Nous avons souffert. Nous avons soufflé le chaud et le froid. Quand on a voulu rentrer, on dit Ouattara va nous tuer. Nous sommes venus. Nous avons vu des ponts, des écoles, des routes comme celle de Gagnoa-Bayota en chantier. Je puis vous le dire : je n’ai pas été acheté parce que je ne connais ni Ouattara ni Gon Coulibaly ni aucun ministre », a clarifié d’entrée le président Kabi Yves.
L’homme n’a pas manqué de préciser que ses camarades et lui sont rentrés d’exil à leurs propre frais. La Côte d’Ivoire, fait-il savoir, a besoin de tous ses fils pour son développement et c’est à juste titre que ses camarades et lui se sont résolus à embarquer dans le train du développement avec le président Alassane Ouattara. « Nous avons décidé de promouvoir les acquis et les actions de développement posés par le président Ouattara et des fils de ce pays », a-t-il dit. Ces ex-partisans de Laurent Gbagbo n’en demeurent pas moins remontés contre leurs anciens mentors, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. S’il faut parler de trahison, croient-ils savoir, c’est à eux deux qu’il faut le reprocher.
Kabi Yves et ses camarades jugent aberrants, le rapprochement Laurent Gbagbo-Henri Konan Bédié et celui de Charles Blé d’avec l’ancien chef de la rébellion des Forces Nouvelles, Guillaume Soro. « A ceux qui disent que nous sommes des traîtres, si nous sommes des traîtres, c’est que Laurent Gbagbo et Blé Goudé sont des traîtres. Quand nous étions à La majorité présidentielle (Lmp), on nous a dit que Bédié, Ouattara et les rebelles étaient nos violeurs. Subitement, nous ne comprenons pas que nos violeurs soient aujourd’hui nos alliés. Si nous sommes des traîtres, Gbagbo et Blé Goudé sont des traîtres », a-t-il martelé.
Non sans fustiger le comportement de certains inconditionnels de l’ancien président ivoirien répondant à l’acronyme de GOR (Gbagbo ou rien). « Au Fpi, on a une habitude de ne pas écouter les plus faibles. Pourtant, des gens sont morts de faim en exil pour ce parti. Des gens avaient une vie de bourgeois alors qu’à côté d’eux, des gens mourraient. Ils ont été enterrés là-bas, loin de la terre de leurs aïeux », a regretté le leader du Mjp.