Le 19 septembre 2002, Laurent Gbagbo, au pouvoir depuis le 26 octobre 2000, échappe à un coup d’État militaire qui s’est vite transformé en une rébellion armée. Des hommes armés réunis au sein du Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire (MPCI), menés par Guillaume Soro, occupent la moitié de la Côte d’Ivoire, fragilisant ainsi le régime du Front populaire ivoirien (FPI). Plus de dix ans après, les langues continuent de se délier sur cette partie de l’histoire ivoirienne. Roger Banchi, ancien membre du MPCI et proche de Guillaume Soro, sort de sa réserve. L’ex-ministre des PME fait des révélations sur Sidiki Konaté, l’actuel ministre ivoirien de l’Artisanat.
Comment Sidiki Konaté a rejoint la rébellion ivoirienne en 2002
Pour la première fois de son histoire, la Côte d’Ivoire s’est réveillée le 19 septembre 2002 sous le bruit de canons qui annonçaient une rébellion venue du nord du pays. Laurent Gbagbo élu le 22 octobre 2000, est confronté à une situation inédite alors qu’il est en déplacement à l’extérieur, notamment à Rome, en Italie. Le président ivoirien rentre à Abidjan pour tenter de prendre le contrôle de la situation. Dans la foulée, des personnalités politiques sont tuées. Le général Robert Guei, candidat malheureux à la présidentielle, et Boga Doudou, ministre de l’Intérieur, perdent la vie.
Les visages de la rébellion se dévoilent peu à peu. Guillaume Soro qui s’était déjà présenté comme le secrétaire général des Forces nouvelles, a avec lui Sidiki Konaté, l’un de ses proches. Aujourd’hui, les chemins de l’ex-président de l’Assemblée nationale ivoirienne et de l’actuel ministre de l’Artisanat se sont séparés. Lors d’une adresse aux populations de Ferké (nord), Sidiki Konaté a publiquement demandé à Guillaume Soro de rejoindre le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Se présentant comme celui qui a dormi sur la même natte que l’ex-chef rebelle pendant trois ans, le ministre d’ Alassane Ouattara se donne le droit d’interpeller son ancien compagnon.
Roger Banchi n’a pas attendu longtemps pour faire des révélations sur l’arrivée de Sidiki Konaté au sein du Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire (MPCI). Il a fait savoir à travers un tweet qu’en 2002, il a « personnellement recruté Konaté au MPCI, transporté à Lomé et confié » à Guillaume Soro « qui l’a accepté ». Roger Banchi va plus loin en affirmant que Sidiki Konaté lui doit son « cheminement politique particulier », précisant que le « destin » du président de Générations et peuples solidaires (GPS) « est en marche » et « sa sécurité est à « Dieu ».