Invités du Débat africain sur RFI, Alassane Ouattara et Macky Sall se sont prononcés sur l’éventualité d’un 3e mandat. Les Présidents ivoirien et sénégalais ont cependant botté en touche sur la question.
Alassane Ouattara et Macky Sall, pas intéressés par un 3e mandat ?
La question d’un 3e mandat devient de plus en plus cruciale dans une Afrique où plusieurs dirigeants n’hésitent pas à modifier les Constitutions pour se porter candidat au-delà de leur deuxième mandat.
Les violences postélectorales qui ont éclaté à la réélection du Président Pierre Nkurunziza sont encore fraîches dans les esprits. Les velléités de révision de la Constitution en Guinée pour ouvrir la voie d’un troisième mandat à Alpha Condé ont entrainé une série de violences à Conakry et à travers plusieurs villes guinéennes.
Eu égard à ces réalités, Alassane Ouattara et Macky Sall avancent de façon très prudente sur la question. C’est ainsi que l’émission de RFI a été la tribune offerte à ces deux chefs d’État ouest-africain de se prononcer sur la question.
Le Président ivoirien déclare en effet qu’il ne fera connaître sa décision qu’en 2020. Mais il affiche sa volonté de « passer la main à une génération plus jeune, à une prochaine génération ». Il indique somme toute que la nouvelle Constitution de la 3e République l’y autorise.
Et donc si des « circonstances exceptionnelles » l’y obligent, à savoir la candidature de Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié, il se portera également candidat.
Quant à son homologue sénégalais Macky, cette question de 3e mandat ne regarde que l’opposition sénégalaise qui en fait un débat. Le Président Sall précise d’ailleurs qu’il vient d’être « réélu il y a à peine six mois ».
Ce qui l’intéresse pour son mandat en cours, précise-t-il, c’est de se concentrer pour en faire une réussite en mettant en oeuvre son Plan Sénégal Émergeant à l’horizon 2035.
Le langage est bien rôdé chez les deux leaders africains. Alassane Ouattara et Macky Sall continuent donc d’entretenir une certaine énigme autour de leur candidature pour un troisième mandat, contrairement à leur homologue nigérien, Mahamadou Issoufou qui a tranché clairement la question en désignant son dauphin.