Nathalie Yamb a été expulsée de la Côte d’Ivoire, lundi, par les autorités ivoiriennes. Il est reproché à la conseillère exécutive de Mamadou Coulibaly, candidat déclaré du parti LIDER à la présidentielle d’octobre 2020, des « activités incompatibles avec l’intérêt national ».
Expulsé en mars dernier d’Abidjan, Kemi Seba soutient Nathalie Yamb
Nathalie Yamb a quitté la Côte d’Ivoire pour la Suisse dans la nuit du lundi 02 décembre 2019. La militante de LIDER a été expulsée manu militari par les autorités ivoiriennes pour des « activités incompatibles avec l’intérêt national ». Dans l’avion qui la transportait pour Zurich, Nathalie Yamb a laissé sur Twitter, un ultime message aux Ivoiriens et aux Africains en général.
« Expulsée vers la Suisse pour activités incompatibles avec l’intérêt national (…) Ils font leur travail. Nous faisons le nôtre. L’histoire nous donnera raison. La lutte continue ». Se disant touché par cette expulsion brusque de Nathalie, Kemi Seba, l’activiste franco-béninois anti-FCFA qui avait été, lui aussi, expulsé en mars 2019 d’Abidjan, a adressé à la dame de fer de LIDER un message de soutien.
« Pour avoir été ces 24 derniers mois, expulsé du Sénégal, de Côte d’Ivoire, du Togo, de Guinée, dans le seul cadre de la lutte contre le néocolonialisme Français (Françafrique/Bases militaires/Franc Cfa) et de la mal-gouvernance de nos élites endogènes, je ne peux que comprendre ce que tu ressens, toi qui avais fait ta vie, par amour de l’Afrique, en Côte d’Ivoire », a-t-il écrit sur sa page Facebook.
Pour le polémiste et militant anticolonialiste, être arraché de sa terre africaine pour être renvoyé en Occident rappelle tragiquement le trajet que les meilleurs de nos aïeux faisaient lorsqu’ils étaient capturés puis déportés dans les Amériques afin d’y être détenus pendant 400 ans.
« Ce combat est une lutte qui nous fait tout perdre en cette vie. Famille, stabilité sociale, sérénité, libertés individuelles. Mais l’Histoire nous donnera raison. Et la Françafrique tombera. Ce n’est qu’une question de temps. Je t’aime grande sœur. Sois forte. Il te reste sans doute d’autres pays où toi aussi ils chercheront à t’expulser. Mais c’est le prix à payer pour que notre peuple puisse être libéré », a déclaré Kemi Seba.