Mamadou Traoré, proche de Guillaume Soro, n’en démord pas depuis l’annonce de Doumbia Kader de porter plainte contre l’ancien patron de la rébellion des Forces Nouvelles pour des supposés crimes qu’il aurait perpétré à l’époque de l’insurrection armée déclenchée en 2002. À l’en croire, Ibrahim Coulibaly dit IB, le commandant Kassoum Bamba dit Kass, et autre Soro Dramane ont tous été tués dans des situations irrégulières. Il serait donc peu probable qu’un tribunal puisse juger de la recevabilité d’une quelconque plainte venant de l’association des victimes de Guillaume Soro (VGS).
Mamadou Traoré, proche de Guillaume Soro, dit tout sur les assassinats de IB, Kass, Adam’s Coulibaly
Je souhaite vivement que ceux qui veulent porter plainte contre Guillaume Soro pour la mort de leurs frères d’armes rebelles respectent un peu les Ivoiriens et leur douleur.
Car se présenter comme une association des victimes de Guillaume Soro en ne citant uniquement que des noms de rebelles et de chefs de guerre tout en oubliant toutes ces familles inconnues qui ont perdu des parents, c’est leur manquer de respect.
C’est même les mépriser.
Car ces militaires et chefs de guerre qui ont été tués pendant la rébellion et pendant la crise postélectorale n’étaient pas dans des situations régulières pour que leurs familles réclament réparation et justice devant des tribunaux compétents.
En effet, IB tué le 27 avril 2011, Adams tué le 8 Février 2004, Kass tué le 21 Juin 2004,Bakus tué le 21 juin 2004,Soro Dramane tué le 21 juin 2004, Djalman, mon grand frère que j’ai enterré à Mankono,tué le 22 juin 2004, Koné Moussa le barbu tué en 2004,Doh Felix tué le 25 Avril 2003,Koné Morel tué en 2004 étaient tous des rebelles.
Et moi, en ma qualité de membre de la famille de Djalman, en ma qualité de son jeune frère qui l’a enterré à Mankono avec son autre jeune frère aujourd’hui décédé du nom de Zap,je n’ai jamais saisi cette association des victimes de Guillaume Soro pour porter plainte contre lui.
Aujourd’hui, après le décès de mes autres aînés, issus de la même mère que Djalman,je représente la famille.
D’ailleurs mon fils que je suis allé voir à Reims avec mes petites filles porte le nom de Djalman.
Je rappelle également que j’ai fait entrer dans l’armée l’un des fils de Djalman, mon neveu, au nom et avec la bénédiction de Guillaume Soro, pour réparer la mort de mon aîné.
De quoi donc parle cette association dite des victimes de Guillaume Soro?
Je rappelle que le jour de la mutinerie des hommes d’IB ce jour là, lorsque j’ai rencontré pour la dernière fois mon aîné Djalman,le 20 Juin 2004, il m’a vivement conseillé de rentrer vite ,sans attendre la tombée de la nuit, à Boundiali puisque je devrais quitter Bouaké ce jour.
Ce que j’ai fait sans comprendre ce qui se préparait.
C’est tout juste au corridor de la ville de Boundiali, aux environs de 20 h après avoir fait escale à Korhogo chez mon autre aîné Zap ,le jeune frère de Djalman ,que j’ai appris qu’il y avait du grabuge à Bouaké et à Korhogo.
C’est le lendemain, aux environs de 21h qu’un ami à moi, militaire lui aussi également qui connaît bien Djalman, m’a informé de la mort de mon aîné à Mankono pendant qu’il était allé s’y réfugier.
Il a été abattu par son bon petit Chekito qui était le CO de la ville, parce que la rumeur disait que Djalman avait eu de l’argent de la BCEAO de Bouaké.
Chekito pensait ainsi se servir en l’abattant.
En quoi est ce que cela a un rapport avec un ordre donné par Guillaume Soro ?
Arrêtons de manipuler l’opinion.
C’était des militaires qui se sont rebellés contre l’autorité de l’État et contre l’autorité de la rébellion.
Ils étaient donc en situation irrégulière lorsqu’ils ont tenté d’abord de renverser les institutions de l’État et les institutions de la rébellion.
S’ils sont morts pendant cette période, aucune justice sérieuse ne pourrait accepter comme recevable la requête ou la plainte de leurs parents car c’est comme si des parents décidaient de porter plainte contre les forces de l’ordre qui ont mis fin à la vie de leurs fils braqueurs de banque lors des échanges de tirs.
Il en va de même pour IB qui a été tué par une armée républicaine après sa déclaration de coup d’État dans laquelle il avait dissout la constitution, dissout l’Assemblée Nationale et avait suspendu les activités des partis politiques.
Il était donc dans une situation irrégulière lorsqu’il a été abattu.
Que cette association des victimes respecte la douleur des familles qui ont perdu des membres pendant ces périodes et dont les membres ne sont pas issus d’ex rebelles. Et partant de mon exemple je ne crois pas que ce soient les familles des militaires concernés qui aient saisi cette association. Elle s’est auto-saisie pour régler ses vieux comptes personnels avec Guillaume Soro.
Que cette association fasse comme Guillaume Soro en demandant pardon à toutes les victimes et les familles des victimes de la rébellion.
Car je le répète, ceux des chefs de guerre qui ont été tués pendant la bataille qui les a opposé avec les hommes de Guillaume Soro n’étaient pas en situation régulière.
Ils n’étaient pas en mission commandée d’une institution régulière.
Ils étaient en mission pour un individu(IB) qui n’avait pas une situation régulière car anciens putschiste et rebelle.
Donc la plainte de cette association est irrecevable par une justice qui se veut sérieuse.
C’est pourquoi je lui recommande de juger irrecevable la plainte de cette association des victimes de Guillaume Soro.
Si notre État veut juger des crimes de la rébellion pour des fins politiques puisque ces crimes ont été amnistiés lors de la signature de l’accord politique de Ouaga en 2007,qu’il mette en place un tribunal spécial pour le faire.
Car en ce qui concerne le procès de la rébellion notre justice est incompétente à le faire.
NB: Les titre et chapeau sont de la rédaction.