Soucieux du bien-être de ses administrés, Vincent Toh Bi Irié ne cesse d’arpenter les rues de la capitale économique ivoirienne pour mettre à nu certains comportements déplorables. Le Préfet d’Abidjan a fait une visite inopinée à Attecoubé, Adjamé et Abobo, trois communes où il a découvert d’étranges vendeurs de viandes travaillant dans une promiscuité à couper l’appétit.
Vincent Toh Bi: « Nous n’attendrons pas une autre intoxication alimentaire pour… »
DESCENTE DANS LES COINS DE MANGER « CONORI »
Descente surprise ce jour dans 03 quartiers d’Abidjan (Attecoubé, Adjamé et Abobo) où se préparent dans des conditions infectes des produits alimentaires de grande consommation.
Encore une fois, nous avons découvert des endroits où se préparent de la viande, du choukouya, des brochettes, des arachides, des jus sans aucune norme de propreté ni de santé. Encore une fois, les eaux sales, les margouillats, les mouches envahissent ces endroits.
Le plus grave, nous avons visité tout le circuit de production de la peau d’animaux appelée “kplô” et très appréciée des Abidjanais.
Des camions entiers de peaux d’animaux sèches depuis des années ou des mois arrivent par camions d’autres pays.
Ces vieilles peaux sont récupérées et brûlées à l’aide de pneus usagés (vous avez bien lu pneus usagés).
Ailleurs nous avons vu des peaux plus fraîches venant de l’abattoir de Port-Bouet “braisées” à l’aide de matières plastiques récupérées dans des carcasses de voitures: volants, tableaux de bord et pare-chocs sont enflammés pour enlever les poils sur les peaux d’animaux.
Ces peaux sont ensuite trempées dans des eaux d’une propreté approximative pour les rendre plus molles et deviennent une partie du « kplô » que vous consommez avec tant de délice à Abidjan.
Ces matières plastiques sont susceptibles de causer de très graves maladies que je ne voudrais pas énumérer ici.
A un autre endroit, les grains d’arachide à transformer en pâte d’arachide sont grillés avec des sacs en plastique et d’autres matières en plastique à forte chaleur de combustion.
Un peu plus loin, les fleurs d’oseille servant à fabriquer du bissap sortent de gros sacs importés et sont séchés à l’air libre, exposées à tout aléa.
Tout cela se passe dans des « glôglôs » d’Adjamé, d’Attécoubé et d’Abobo où vous n’aurez jamais idée ni courage de mettre vos pieds.
Ce sont des produits préparés en masse et déversés sur les marchés normaux d’Abidjan.
Nous n’attendrons pas une (autre) intoxication alimentaire pour commencer à courir dans tous les sens. Il faut faire de la prévention.
Cette descente faite avec les services de sécurité, de santé, de l’hygiène publique, du Commerce, de l’environnement, des ressources halieutiques, du District et des Mairies avaient pour but de sensibiliser dans un premier temps et d’inviter les acteurs à mettre plus de soin et de propreté dans la préparation des produits de grande consommation.
Nous comprenons que les populations à revenus modestes sont limitées dans leurs choix mais les vendeurs n’ont pas le droit de les exposer aux maladies.
Travailler en empêchant les mouches d’infecter les produits, ne pas utiliser des eaux sales et utiliser du bois de chauffe conventionnel ne demande pas de frais supplémentaires.
Vivre dans des conditions de vie modestes ne veut pas dire être obligé de vivre dans l’insalubrité et consommer en toute connaissance des produits qui rendront malades.
Nous sommes en Décembre, mois d’immenses et intenses consommations et des produits avariés et sans hygiène seront déversés sur le marché.
Pour protéger les populations, la répression remplacera la sensibilisation en cours.
Populations, soyez prudentes. Demandez toujours à voir ou à visiter les endroits où sont préparés les produits que vous consommez. Si vous ne payez plus, ces vendeurs indélicats seront obligés de se mettre aux normes.
Nous, nous faisons notre travail de contrôle, de sensibilisation et le cas échéant d’interdiction d’activités dans le seul but de protéger la santé de nos populations.
VINCENT TOH BI IRIÉ,
Préfet d’Abidjan