A l’Université Félix Houphouet-Boigny (FHB) d’Abidjan-Cocody, 5000 étudiants sont menacés de renvoi pour ne pas s’être inscrits à temps. Malgré les négociations, les choses tardent à rentrer dans l’ordre, et les étudiants perdent espoir. Dans la contribution ci-dessous, l’écrivain Sylvain Kean Zoh, Président de l’UMP, interpelle vivement le président de la République sur l’attitude du professeur Abou Karamoko, Président de l’Université FHB, qui continue de faire la sourde oreille face aux complaintes et supplications.
5000 étudiants menacés de renvoi à l’université FHB d’Abidjan Cocody: Le gouvernement interpellé
« Quand dans un pays organisé, un citoyen refuse à lui seul d’exécuter les décisions de ses supérieurs hiérarchiques, si rien n’est fait pour rappeler ce citoyen à l’ordre, d’autres personnes seront tentées d’imiter son exemple. Aujourd’hui, c’est le président de l’université FHB d’Abidjan qui s’entête à vouloir renvoyer 5000 étudiants contrairement aux recommandations de son ministre de tutelle. L’homme refuse même d’exécuter les décisions prises en Conseil de ministres, déclarant que celles-ci ne lui ont jamais été notifiées. De qui attend-il d’ailleurs cette fameuse notification?
Lui seul le sait. Mais très généralement, ceux qui sabordent les décisions de leurs supérieurs comptent toujours sur des soutiens plus puissants. Sur qui compte donc notre cher président de l’université FHB d’Abidjan pour s’opposer ainsi aux instructions de son ministre de tutelle et celles du gouvernement? Sur Dieu peut-être car il est impensable que le Premier ministre ou le Président de la république soit mêlé à une attitude aussi inhumaine que dépourvue de sens. Et puis, on ne parle tout de même pas de 5000 souris qu’on peut chasser sans inquiéter personne.
Il est bel et bien question ici de 5000 étudiants dont les parents financent les études depuis l’école primaire, 5000 jeunes qui ont étudié avec sérieux pour être là où ils sont aujourd’hui, 5000 rêves et 5000 espoirs qu’un seul homme veut briser. Et pourquoi? Simplement parce que ces étudiants ne se sont pas inscrits dans le délais fixé. Le fait que ces étudiants non inscrits aient suivi les cours, fait tous les devoirs et passé tous les examens n’a pas attiré l’attention du très intransigeant président sur la possibilité que certains soient de familles pauvres et donc sans grands moyens pour s’inscrire.
Les excuses et autres supplications des concernés ne l’ont pas ému non plus. Pour lui, ces étudiants doivent être purement et simplement exclus de l’université. Ce n’est pas sérieux! Surtout que cette année est déclarée ANNEE DU SOCIAL en Côte d’Ivoire. Doit-on vraiment briser le parcours universitaire de nos enfants pour la simple et banale raison qu’ils ne se sont pas inscrits à temps?
Seuls les méchants répondront par l’affirmative, la réaction normale étant plutôt de rappeler à l’ordre le président de l’université FHB d’Abidjan. Si les 5000 étudiants en question s’étaient rendus coupables de tricherie, personne ne les aurait soutenus. Mais nous voyons tous qu’ils sont seulement coupables de n’avoir pas eu à temps les moyens de s’inscrire.
C’est une injustice qui doit cesser. En un mot comme en mille, il urge que le gouvernement prenne en main le dossier des 5000 étudiants non inscrits de l’université FHB d’Abidjan Cocody. Cela évitera nous des désagréments à tous, déjà que des rumeurs de grève de la faim circulent sur «radio treichville». La Côte d’Ivoire regarde et attend donc une réaction du gouvernement afin que plus jamais un individu ne passe ses intérêts egoistes avant les intérêts collectifs des Ivoiriens ».
Sylvain Kean Zoh
Ecrivain
Président de l’UMP.
NB: Le titre et le chapeau sont de la rédaction.