Mamadou Koulibaly a jusque-là du mal à digérer le transfèrement de Laurent Gbagbo à la CPI. Pour le président de Lider, la légitimité de cette juridiction internationale et totalement remise en cause.
Critique de la CPI, Mamadou Koulibaly relance le débat
L’ancien Président ivoirien Laurent Gbagbo, et le ministre de la Jeunesse de son dernier gouvernement, Charles Blé Goudé, ont été transférés à la Cour pénale internationale (CPI) pour « Crimes de guerre et crimes contre l’humanité » commis durant la crise postélectorale.
Mais après un marathon judiciaire qui a vu le passage de 82 témoins cités par la procureure Fatou Bensouda, à la majorité des deux tiers, les juges de la Chambre préliminaire I ont prononcé l’acquittement des deux Ivoiriens.
La procureure gambienne tente de reprendre du poil de la bête à travers son appel. Elle court cependant le risque d’être déboutée, car, comme le disait le Juge-président Cuno Tarfusser « l’acquittement des deux accusés est la seule issue possible et juste ».
Cette décision des juges de la CPI soulève ainsi la question des véritables auteurs des atrocités qu’ont connues les Ivoiriens durant la crise postélectorale. Aussi, les camps d’Alassane Ouattara et de Laurent Gbagbo s’étant affrontés durant cette folle période, seul celui du dernier cité se trouve dans le box des accusés à La Haye.
Et pourtant, la Commission nationale d’enquête mise en place par le pouvoir d’Abidjan, et les divers rapports d’ONG épinglent des suspects de part et d’autre. Face à cet état des choses, Mamadou Koulibaly reprend à son compte les inquiétudes du Council on Foreign Relations sur le rôle de la Cour pénale internationale (CPI).
« La CPI, créée en 2002. Ses défenseurs disent qu’elle dissuade les criminels de guerre, renforce l’état de droit et offre justice aux victimes d’atrocités. Mais, depuis sa création, les USA, la Chine et la Russie n’en sont membres, Deux pays se sont retirés. Débat sur sa légitimité », a tweeté le Président de Liberté et démocratie pour la République (Lider, opposition).
Ce constat de Mamadou Koulibaly dénote à souhait toutes les critiques proférées contre cette cour de justice qui, 17 ans après sa création, continue de chercher ses marques.