En quittant le perchoir, le 8 février dernier, Guillaume Soro s’était réjoui de ne plus être astreint au devoir de réserve. L’ancien PAN ne cesse donc de faire des révélations, à petites doses, sur certains faits jusque-là gardés comme des secrets d’État, par exemple la mort de l’ancien ministre Désiré Tagro.
Guillaume Soro, des révélations sur l’assassinat du ministre Désiré Tagro
Guillaume Soro a rompu les amarres avec le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP unifié). Ce qui lui a valu de démissionner de la Présidence de l’Assemblée nationale ivoirienne.
Aussi, depuis sa rupture avec le camp présidentiel, le Député de Ferkessédougou s’est mué en véritable opposant contre le pouvoir d’Alassane Ouattara. À ce titre, il ne cesse de lancer de véritables piques à ses anciens alliés.
C’est dans cette posture que l’ancien leader des Forces nouvelles (FN, ex-rébellion) est entré dans une sorte d’escalade verbale avec Adama Bictogo, le Directeur exécutif du RHDP.
Lors de la Crush party de Londres, ce week-end, un Crusher interrogeait Soro Kigbafori Guillaume sur la mort de l’ancien ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Désiré Tagro, d’autant plus que le ministre Bictogo l’a accusé d’en être l’auteur.
« Le ministre Tagro, quand il a pris la balle et qu’il est venu au Golf, c’est mon médecin qui l’a envoyé à la PISAM (Polyclinique) pour le sauver », a déclaré Soro Guillaume sur la question, avant de donner une piste : « Très souvent, le criminel revient sur les lieux du crime. »
Poursuivant, il ajoute : « Celui qui m’accuse-là, allez vérifier à qui profite le crime, peut-être que vous comprendrez mieux. Parce que moi, Tagro était mon ministre de l’Intérieur. Je n’étais pas en affaires avec lui. Si la Commission dialogue, vérité et réconciliation avait bien fonctionné, vous seriez surpris. Parce que très souvent, je suis resté dans des postures pour couvrir des gens. Ce sont eux qui m’insultent aujourd’hui ».
À suivre les propos de Guillaume Soro, l’on pourrait aisément deviner la personnalité à qui il fait allusion. Cependant, seule une enquête judiciaire pourra élucider les tenants et les aboutissants de la mort de Désiré Tagro.
Rappelons à toutes fins utiles que le Général Philippe Magou lors de son témoignage devant la CPI déclarait que le ministre Tagro s’était tiré lui-même une balle dans la bouche.