En début d’année scolaire, les Ivoiriens ont découvert, choqués, que les manuels scolaires de leurs enfants contenaient des fautes de français. Cette affaire réglée entre copains, continue de faire souffrir l’âme des amoureux de l’école, de la culture et de l’apprentissage.
Fautes dans les manuels scolaires, colère d’un écrivain africain
Après la sortie de son deuxième roman « Camarade Papa », Armand Patrick Gbaka-Brédé – dit Armand Gauz, a été salué par la critique à travers le monde. Il se trouve que cet écrivain, photographe et scénariste est un Ivoirien qui a été touché de plus près par cette honte jetée sur l’éducation ivoirienne par ceux qui avaient la charge de la protéger.
Forcément, lorsqu’ Afrique-sur7.fr lui a tendu son micro, c’est un homme révolté qui n’a pu s’empêcher de dire ses 4 vérités sur ce qu’il considère comme le plus « gros scandale de la République ivoirienne de tous les temps. »
Armand Gauz sur Afrique Sur 7 depuis Grand-Bassam
« Les manuels scolaires, les soi-disant fautes, des erratums par milliers, par centaines dans les manuels scolaires, c’est le plus grand scandale de la République depuis 1960. Cette République de Côte d’Ivoire là. Pire que les vols, les détournements d’argent. Pire que la BCEAO cassée lors de la guerre (en Côte d’Ivoire), pire que tous les grands braquages, les scandales de l’Union européenne sous l’air Bédié… C’est le plus grand scandale de la République de tous les temps, définitivement ! », peste l’écrivain Armand Gauz avant d’expliquer plus loin la raison de sa colère.
Les fautes dans les manuels scolaires, une volonté, selon Armand Gauz
Pour celui qui a fait sensation avec « Debout payé » avant de récidiver avec « Camarade Papa » « C’est l’éducation qui fabrique une nation. Vous avez cette habitude de voler l’argent des gens, mais ce n’est pas grave. Vous avez cette habitude là de vous enrichir. Les plus riches, ce sont les directeurs de sociétés, les ministres, mais personne entre vous ne fabrique quoi que ce soit dans l’intelligence. Mais arriver sur l’éducation, mais là, on est au bord du crime contre l’humanité. C’est le plus grand scandale qui ait jamais pu exister. Instiller volontairement, parce qu’à ce stade-là, cela ne peut qu’être de la volonté, des erreurs dans les manuels scolaires, veut dire embastiller les pauvres qui ne peuvent pas amener leurs enfants à Mermoz, à Blaise Pascal (des écoles françaises bien réputées en Côte d’Ivoire) dans la crétinerie, dans l’inintelligence, dans la sous-éducation pour que vous soyez toujours les maîtres de ce pays.
Les fautes dans les manuels scolaires, il n’y a pas pire scandale…
Incroyable, il n’y a pas pire que ça. C’est le plus grand scandale de la République. Là, on devrait mettre en place un tribunal pénal pour juger tout ça là. Toute l’éducation à la déroute depuis 10 – 20 ans dans ce pays là, devrait être clouée au pilori parce que (l’éducation) c’est le seul espoir qui nous reste. Les gens sont descendus jusque dans les salles de classe ? C’est le seul espoir qui nous restait », s’indigne l’écrivain.