La question de l’impartialité de la nouvelle commission électorale indépendante (CEI), demeure au centre du débat politique à moins d’un an de la prochaine élection présidentielle.
La nouvelle CEI n’est pas « consensuelle », selon l’APDH
L’ONG Action pour la protection des droits de l’homme (APDH), a rejoint l’opposition ivoirienne dans le bras de fer qui l’oppose au régime Ouattara relatif à la nouvelle Commission électorale indépendante (CEI). Jeudi 7 novembre 2019 lors d’une conférence de presse tenue à Abidjan, l’ organisation des droits de l’Homme, a indiqué que le gouvernement ivoirien n’a pas exécuté son obligation de créer un organe électoral « indépendant et impartial ».
« L’APDH note qu’en adoptant la loi N° 2019-708 du 05 août 2019 sur la nouvelle CEI, l’État de Côte d’Ivoire n’a pas exécuté son obligation de créer un organe électoral indépendant et impartial, prévu par l’article 17 de la charte africaine sur la démocratie, et l’article 3 du protocole de la CEDEAO sur la démocratie », a déclaré Mme Koné Nontihes.
Dans son argumentaire, la vice-présidente de l’APDH, a estimé que le processus ayant abouti à l’adoption de la nouvelle loi a été « biaisé » et la composition de la nouvelle CEI n’est pas conforme aux exigences de l’arrêt de novembre 2016. En clair, pour l’APDH, la nouvelle loi adoptée par l’État de Côte d’Ivoire, n’est pas « inclusive ».
« L’APDH note que l’opposition parlementaire qui réclamait des termes de références clairs n’a pas pu participer aux discussions. Ce qui est un handicap quant à l’inclusivité de la commission, puisque finalement, l’on retrouve au lieu et place de cette opposition, des partis politiques dits de l’opposition, mais ne disposant pas de groupe parlementaire à l’assemblée », a-t-elle dénoncé.
Pour rappel, le PDCI-RDA, le FPI de Laurent Gbagbo et les partis et mouvements de soutien proches de Guillaume Soro, rejettent en bloc la composition de la nouvelle CEI installée « au forceps » par le gouvernement. La jugeant largement inféodée au pouvoir en place, l’opposition significative exige l’ouverture d’un dialogue inclusive en vue de la mise en place d’une CEI consensuelle, conformément à l’arrêt de la Cour africaine.
Réfractaire à cette revendication de l’opposition, le gouvernement a d’ores et déjà procédé à la nomination des membres de la commission centrale de la nouvelle CEI. Élu à la tête de l’institution, le magistrat Coulibaly Kuibiert, et son équipe s’activent à relever le défi qui est le leur: celui de l’organisation de la prochaine élection présidentielle prévue pour octobre 2020.