En Guinée-Bissau, le bras de fer se poursuit entre José Maria Vaz et Aristide Gomez, son ancien Premier ministre (?). Lundi 28 octobre 2019, l’actuel président bissau-guinéen a annoncé la dissolution du gouvernement. Depuis, une crise secoue ce pays situé sur la côte atlantique de l’Afrique de l’Ouest.
La Guinée-Bissau sans gouvernement ?
Dans un décret rendu public le lundi 28 octobre 2019, le président José Maria Vaz a dissout le gouvernement dirigé par Aristide Gomez. « À la suite de l’analyse effectuée par le président de la République, la situation qui prévaut actuellement est en pleine crise politique et empêche le fonctionnement normal des institutions de la République, conformément à l’article 104 (2) de la Constitution », assurait cette décision de la présidence de la République de la Guinée-Bissau.
Contre toute attente, le chef du gouvernement s’est opposé à la dissolution de l’équipe gouvernementale. « Nous sommes déterminés à poursuivre notre travail en tant que gouvernement pour des élections avec l’accompagnement de la communauté internationale, particulièrement de la CEDEAO et, donc, samedi, nous comptons procéder à l’ouverture officielle de la campagne présidentielle électorale qui va conduire au vote du 24 novembre et je lance un appel à l’armée pour qu’elle ne se mêle pas du processus politique en cours et que, le moment venu, les autorités judiciaires seront amenées à se prononcer sur la validité juridique de ce décret », a précisé Aristide Gomez.
Des jours après, la tension demeure en Guinée-Bissau, car José Mario Vaz est plus que déterminé à se séparer du gouvernement d’ Aristide Gomez. Et pour l’heure, le pays se retrouve avec deux gouvernements. « Le chef de l’État nous a donné les raisons pour lesquelles il a eu cette réaction, qui tient surtout à des rapports internes entre les deux (lui et Antonio Gomes, NDLR). Nous lui avons fait comprendre que la légalité doit prévaloir. Il y a un sommet le 8 novembre. José Mario Vaz sera à Niamey. Les chefs d’État lui donneront la primeur de leur décision finale », a fait savoir Kalla Ankourao, ministre nigérien des Affaires étrangères et chef de la délégation de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest).
Il faut rappeler qu’en Guinée-Bissau, la prochaine présidentielle est prévue dans moins de trois semaines. Le pays a deux gouvernements : celui d’ Aristide Gomes, qui a la caution de la communauté internationale et un autre mené par Faustino Imbali, nommé par José Mario Vaz.