Guillaume Soro est candidat à la présidentielle d’octobre 2020 au nom de Groupements et peuples solidaires (GPS). Le député de Ferkessédougou (nord de la Côte d’Ivoire) lorgne le fauteuil d’ Alassane Ouattara, son ancien mentor. Il n’hésite pas à lui lancer des piques, comme cela a été le cas le samedi 2 novembre 2019, à la crush party organisée à Milan, en Italie.
Guillaume Soro nargue Alassane Ouattara
Actuellement hors de la Côte d’Ivoire, Guillaume Soro s’est lancé à la conquête de la diaspora ivoirienne. L’ex-président de l’ Assemblée nationale a profité de son séjour en Espagne pour annoncer sa candidature à la présidentielle de 2020. « Plusieurs partis pro-Soro m’ont déjà choisi comme leur candidat, alors oui, je serai candidat », a lancé Guillaume Soro le samedi 12 octobre 2019. Poursuivant, il a ajouté : « Chacun va se présenter au premier tour en 2020. Maintenant si je gagne au premier tour, honnêtement, je serai content. Mais s’il y a un second tour, c’est là, tous les partis de l’opposition vont se réunir pour soutenir le candidat de l’opposition qui aura obtenu le plus de points. »
Guillaume Soro est conscient que le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) lui en veut pour n’avoir pas accepté de rejoindre les « héritiers » de feu Félix Houphouët-Boigny. En effet, le président de Groupements et peuples solidaires a préféré quitter sa fonction de président de l’Assemblée nationale plutôt que de militer au sein du RHDP.
« Oui, j’ai choisi de ne pas m’engager au sein du RHDP unifié. Ainsi, je n’ai point pris part au congrès ordinaire du 26 janvier dernier au stade Félix-Houphouët-Boigny. Grave erreur ! Grave faute ! Ont tôt fait de clamer certains de mes compères. Mais voyez-vous, je suis homme à croire plus au jugement de l’histoire qu’au jugement des hommes. En ce qui me concerne, il ne peut être question de défiance, mais plutôt du désir d’harmonie entre mes convictions, mes valeurs et ma conscience. Et là-dessus, c’est sans hésitation », a-t-il martelé le 8 février 2019 lors de sa démission.
Ce geste du natif de Kogfiplé, sous-préfecture de Diawala (nord) est considéré comme une trahison par Alassane Ouattara et les siens. D’ailleurs, à l’annonce de sa candidature dans un hôtel espagnol, Adama Bictogo n’a pas manqué de railler Guillaume Soro. « Quand on respecte son peuple et son pays, on vient dans son pays et on annonce sa candidature dans son pays. On ne le fait pas dans un hôtel en Espagne ni sur France 24 », avait déclaré le directeur exécutif du RHDP le lundi 28 octobre 2019, face à la presse.
Guillaume Soro a apporté la réplique à l’ex-ministre ivoirien de l’Intégration le samedi 2 novembre à la crush party organisée en Italie. « Comme les gens parlent d’hôtel, dès qu’on est élu, on va inviter le président Ouattara, qui a prêté serment dans un hôtel, de descendre à la réception pour poser les clés, et puis on va prendre », a lâché le leader des soroïstes.
Cette sortie de Soro qui tente de ridiculiser le chef de l’Etat, montre à quel point il n’en peut plus de se voir de plus en plus isolé par le régime.