Blaise Compaoré traverse un véritable désert depuis sa chute en octobre 2014. L’un de ses lieutenants du CDP, son parti, a été abattu à bout portant, ce dimanche 3 novembre 2019, par des terroristes alors qu’il se rendait dans la capitale du Faso.
Le CDP de Blaise Compaoré dans la tourmente
Cinq années après avoir été évincé du pouvoir par une mobilisation populaire, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), parti fondé par Blaise Compaoré, est dans une véritable tourmente. Outre la tentative de dissolution et les vents de division qui l’ont traversé, l’ancien parti au pouvoir au Faso continue de boire du calice jusqu’à la lie. Depuis la Côte d’Ivoire où il s’est exilé après sa chute, l’ancien Président burkinabè avait cru bon de régler la crise qui secoue son parti afin d’aller en rang serré à la reconquête du pouvoir lors de la présidentielle de 2020.
Le CDP de Compaoré vient cependant de connaître un autre coup dur. Ce 3 novembre, Oumarou Dicko, député-maire de Djibo, a été abattu à bout portant par des terroristes, alors qu’il se rendait à Ouagadougou. « Le véhicule dans lequel se trouvaient les quatre victimes a fait l’objet d’une attaque combinée perpétrée par des individus armés non identifiés », rapporte un haut gradé de l’armée, Gouverneur de la région du Sahel.
Le véhicule avait tout d’abord sauté sur un engin explosif improvisé, avant que le vice-président du CDP, blessé, n’ait été rattrapé par des individus armés non encore identifiés, qui l’ont froidement exécuté devant des passagers d’un car venus leur porter du secours.
Eddie Komboïgo, actuel président du CDP, déplore la perte d’un « grand homme qui aimait son peuple ». Avant d’interpeller le pouvoir de Roch Kaboré : « Je remets en cause le diagnostic fait initialement par notre gouvernement, qui pensait que c’était l’ancien régime qui était mêlé à tout cela. Et nous constatons que le gouvernement n’est pas à la hauteur. Il n’a pas de solution pour lutter contre ces terroristes. »
Accusé par le pouvoir burkinabè d’avoir des liens avec les terroristes, Blaise Compaoré avait proposé « sa disponibilité et son soutien dans le cadre de la continuité de l’État face à la situation de déchirure que traverse actuellement le Burkina ». Il avait par ailleurs ajouté : « J’ai souffert lorsqu’il (Ndlr, le Burkina Faso) a été l’objet d’attaques terroristes qui ont occasionné de nombreuses pertes en vies humaines. »