Vincent Toh Bi Irié est un Préfet atypique. Contrairement à ses autres collègues, le Préfet d’Abidjan fait de fréquentes apparitions sur les réseaux sociaux, qui ne lui attirent pas que des amis. Ses détracteurs sont également très nombreux. L’administrateur civil a donc décidé d’expliquer les raisons qui le fondent à faire un corps à corps avec ses administrés sur Facebook.
Vincent Toh Bi sur les réseaux sociaux pour une « participation citoyenne »
LA PARTICIPATION CITOYENNE
Les Anglais l’appellent “citizen participation” ou encore “citizen ownership“, c’est-à-dire la participation citoyenne, le processus par lequel les citoyens s’impliquent ou sont impliqués dans toute initiative publique, qu’elle soit administrative, sociale ou politique.
C’est le sens de notre présence sur les réseaux sociaux. Facebook est devenu pour nous un instrument d’animation communautaire, de mobilisation communautaire, de sensibilisation, d’écoute des préoccupations des populations et de réponse à ces préoccupations. Car le Gouvernement travaille pour vous par le canal de tous les responsables administratifs.
Le citoyen doit se sentir concerné par tout ce qui se passe chez lui et autour de lui. C’est de cette façon qu’il contribuera mieux au développement local et national.
Nous l’avions souligné ailleurs. L’Etat, c’est d’abord vous, populations. Arrêtez de toujours pointer du doigt les responsables administratifs. Vous êtes plus puissants que nous tous, car c’est vous qui décidez. Prenez donc votre part de responsabilité dans la construction et l’édification de la Nation.
Participez à tous les efforts du Président de la République et du Gouvernement.
Si vous vous organisez pour balayer votre quartier, vous êtes dans votre rôle. Si vous vous mobilisez pour aller réparer les toilettes de l’EPP Boribana, pour y apporter des camions de sable et de l’eau, vous faites votre travail de citoyen, complémentaire du travail gouvernemental.
Si vous organisez les vendeuses du marché ou les paysans de votre village en coopératives, vous ne vous substituez pas à l’État. Vous êtes membre de l’État.
Le sentiment d’appartenance à un pays, à une terre, se manifeste dans votre engagement à participer à tout dans ce pays, surtout dans des moments pénibles ou joyeux.
Les pays occidentaux surtout, ont consacré ce rapport entre le citoyen et la chose publique, voilà pourquoi il est naturel chez eux que les résidents du quartier aillent réparer une École ou un pont, qu’ils se mobilisent pour porter assistance aux plus pauvres de chez eux. C’est comme ça que fonctionne un État.
Participer à la vie publique comme citoyen, c’est le début et la base du civisme. C’est ce genre de projet que j’initiais dans un certain nombre de pays d’Afrique, quand je travaillais encore dans l’international.
Si vous roulez en sens interdit ou sur les espaces réservés aux piétons, quel État vous attendez pour venir mettre de l’ordre, si ce n’est de réprimer votre manquement aux règles ?
Citoyens, résidents, touristes, passants, participons donc à la vie d’Abidjan, en respectant les règles de civisme et les règles tout court, en prenant des initiatives locales pour l’École et le développement.
Ne pas le faire, c’est ne pas être Abidjanais.
Et merci à vous tous qui vous êtes spontanément manifestés pour améliorer le cadre de vie des enfants de l’EPP Boribana. Vous qui l’avez fait ou vous qui avez eu simplement de la sympathie pour ces enfants, vous êtes de vrais citoyens d’Abidjan.
Merci et bravo.