Acquitté devant la CPI, Laurent Gbagbo vit à Bruxelles, en liberté sous conditions, attendant l’issue de l’appel interjeté par Fatou Bensouda, la Procureure de la CPI. L’ancien président ivoirien, qui ne cesse de manifester son désir de rentrer en Côte d’Ivoire, pourrait voir son séjour à l’extérieur se prolonger.
Vers une prolongation de la durée de l’exil de Laurent Gbagbo ?
En dépit de son acquittement prononcé par la Chambre préliminaire I de la CPI, Cour pénale internationale, Laurent Gbagbo est encore hors de la Côte d’Ivoire, contrairement à sa volonté de rentrer au bercail. Me Emmanuel Altit, son avocat, a à cet effet déposé une requête auprès de la Cour afin d’abandonner définitivement toutes les poursuites contre son client pour lui permettre de prendre part à la vie politique de son pays, avait-il argué.
Mais en attendant la décision des juges de la Chambre d’Appel de la CPI, une autre épée de Damoclès pèse sur Laurent Gbagbo. Il s’agit bien de sa situation judiciaire en Côte d’Ivoire. Condamné par contumace à 20 ans d’emprisonnement et 329 milliards FCFA d’amende dans l’affaire de la casse de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Cette décision vient d’ailleurs d’être confirmée, ce mardi 29 octobre, par la justice ivoirienne.
Aussi, le retour de Gbagbo en Côte d’Ivoire semble totalement hypothéqué dans la mesure où, même libéré définitivement par la CPI, il pourrait être écroué en Côte d’Ivoire en vertu de cette condamnation que les autorités judiciaires ivoiriennes viennent de mettre au goût du jour.
Cette décision contraste cependant avec l’élan de réconciliation nationale souhaité par la majorité des Ivoiriens. À la veille de l’indépendance, le Président Alassane Ouattara avait d’ailleurs déclaré : « Laurent Gbagbo est mon frère », avant d’ajouter : « Je n’ai jamais eu de problème avec lui hormis ce qui s’est passé lors de la crise 2010-2011. »
Si tant est qu’entre le Président Ouattara et son prédécesseur Gbagbo il n’y a pas de problème, Pourrait-on s’attendre à ce que les deux leaders politiques ivoiriens fassent table rase du passé en impulsant, par leur dialogue direct, la réconciliation entre les Ivoiriens ?
À noter que trois anciens ministres de Gbagbo ont également été condamnés dans cette affaire de la casse de la BCEAO. Présent en Côte d’Ivoire, l’ancien Premier ministre Gilbert Aké N’Gbo est sous le poids de cette condamnation, mais n’est nullement en prison.
Laurent Gbagbo pourrait-il bénéficier de cette mesure, alors que sa condamnation à 20 ans d’emprisonnement vient d’être confirmée à un an de l’élection présidentielle de 2020 ?