Guillaume Soro est candidat à la présidentielle d’octobre 2020. Le député de Ferké a lui-même fait l’annonce le 12 octobre 2019 à Valence alors qu’il échangeait avec ses partisans d’Espagne au cours d’une crush party. L’ex-président de l’Assemblée nationale ivoirienne a eu un échange avec la presse française le mercredi 23 octobre. Il a profité pour évoquer ses relations avec Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara.
Guillaume Soro parle de Gbagbo et Ouattara
Interrogé par nos confrères de France 24 et RFI le vendredi 18 octobre 2019, le président du GPS (Groupements et peuples solidaires) avait annoncé son retour en Côte d’Ivoire pour cette semaine. Mais contre toute attente, Guillaume Soro a décidé de prolonger son séjour européen. Mercredi 23 octobre, le député de la localité de Ferké (nord de la Côte d’Ivoire) s’est entretenu avec les journalistes français à l’hôtel Westminster de Paris.
Face à la presse française, Guillaume Soro s’est exprimé sans faux-fuyant. À propos de ses rapports actuels avec Laurent Gbagbo, l’ancien chef de l’Hémicycle n’a pas caché que les ponts sont coupés depuis la fin de la crise postélectorale de 2010-2011. « J’ai demandé à le voir. Son fils a porté plainte contre moi en France. Il peut dire que je ne l’ai pas soutenu. S’il a des choses à me reprocher, j’ai aussi des choses à lui reprocher. S’il avait laissé le pouvoir comme je le lui avais demandé le 29 octobre 2010, il serait redevenu président en 2015. Mais nous ne sommes pas des gamins. On ne va pas léguer nos haines de génération en génération », a confié Guillaume Soro dont les propos sont cités par le journal Le Monde.
Il faut rappeler que le fondateur du Front populaire ivoirien (FPI, parti de l’opposition) refuse toujours de recevoir son ancien protégé. Établi à Bruxelles, suite à sa libération sous condition par la Cour pénale internationale (CPI), avec seconde épouse, Nady Bamba et leur fils, Laurent Gbagbo n’a pas encore pardonné à Guillaume Soro de l’avoir délaissé pour Alassane Ouattara. Guillaume Soro a également saisi la perche que lui tendaient les médias français pour critiquer la gestion du pouvoir par Alassane Ouattara.
« Quand on voit le potentiel, je me dis que le butin est maigre. On dit que la Côte d’Ivoire a une croissance de 9 %, mais c’est une croissance appauvrissante. J’assume le premier mandat, mais je me suis longtemps fait berner par les chiffres macroéconomiques. Quand vous arrivez en Côte d’Ivoire, on vous montre le troisième pont ; mais allez voir à Abobo Derrière-rail. Si on parle encore de Gbagbo, c’est que Ouattara n’a pas fait mieux », a dénoncé le candidat déclaré à la présidentielle de 2020.
À 47 ans, le chef de file des soroïstes estime que l’heure est venue pour lui de s’installer dans le fauteuil présidentiel. Il a par ailleurs annoncé son retour en Côte d’Ivoire pour le 9 novembre 2019.