Suite à la grave crise qui secoue le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), son fondateur, Blaise Compaoré, s’est cru obligé de réagir depuis son lieu d’exil en Côte d’Ivoire. Le président d’honneur du CDP, a adressé trois lettres: au président du parti, Eddie Komboïgo, à Léonce Koné (un des dissidents) et aux militants du parti. Dans la déclaration ci-dessous, le journaliste-écrivain ivoiro-burkinabé, Alexandre Lebel Ilboudo, par ailleurs auteur de l’ouvrage « Blaise Compaoré à la croisée des chemins » paru en 2014, rappelle à l’ordre l’ancien homme fort du Faso en exil doré à Abidjan.
CDP: Que veut Blaise Compaoré?
« Il aurait voulu saper l’autorité d’Eddie Komboïgo qu’il ne s’y serait pas pris autrement. De fait, en demandant la réintégration des exclus du 24 septembre 2019, Blaise Compaoré, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a posé un acte fort déplorable. Aurait-il oublié ce qu’on reproche à Kadré, Badini, Leonce et autres? Pourquoi a t-il assisté passif à la crise alors que son parti était sur le point d’être liquidé? Pourquoi s’est-il cru obligé d’adresser des correspondances officielles alors qu’il pouvait se faire plus discret?
Réintégrer les exclus, surtout, à la demande de Blaise Compaoré, serait à la fois une prime à l’insoumission et une fragilisation de l’autorité voire la légitimité d’ Eddie Komboïgo. Le pauvre, de quoi aurait-il l’air ? En tout état de cause, pour être le président d’honneur du CDP, l’ancien président du Faso n’en est pas moins tenu de laisser toute latitude au parti de fonctionner normalement, conformément à ses textes. C’est un Congrès qui a exclu les mis en cause. Il faudra donc un autre Congrès pour décider de leur retour.
Blaise Compaoré « est astreint à une obligation de réserve »
Cela ne peut et ne saurait être le fait d’une personne, fut-elle l’ancien président du parti. Au surplus, il est de notoriété que celui-ci est astreint à une obligation de réserve qui vaut interdiction. Il ne peut donc se mêler désormais de politique. De plus, il m’est revenu et j’entends le démontrer que cette décision lui aurait été dictée par son cadet François. Celui-là même qui est, pour partie, à la base de sa chute. Va-t-il continuer à lui donner blanc-seing ?
On sait où les « conseils » de son clan l’ont conduit. Il est temps qu’il tire d’utiles enseignements de ce qui lui est arrivé. Premier gaou, n’est pas gaou, c’est deuxième gaou qui est gnata, chante l’artiste. Blaise devrait en prendre de la graine. A toutes fins utiles, le pouvoir MPP devrait se le tenir pour dit. Le regain d’activisme de Blaise Compaoré ne peut être innocent. A bon entendeur… »