Jacques Mangoua, poursuivi pour « détention de munitions d’armes de guerre sans autorisation administrative », a été condamné par la justice ivoirienne. Le procès de ce vice-président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) s’est tenu le jeudi 3 octobre 2019 au tribunal de Bouaké. Dans le camp d’ Henri Konan Bédié ainsi que dans l’opposition, l’on dénonce une affaire politique. Ex-cadre du PDCI, Ahoussou Jeannot rompt le silence sur ce dossier et livre son point de vue.
Ahoussou dit ses vérités sur l’affaire Jacques Mangoua
Vendredi 27 septembre 2019, Jacques Mangoua a été interpellé après la découverte d’armes à son domicile de Bouaké (centre de la Côte d’Ivoire). En effet, dans la nuit du dimanche 22 au lundi 23 septembre, alors que le président du conseil régional du Gbêkê se trouve aux États-Unis, des sacs contenant « 991 munitions d’armes de guerre, 49 munitions de fusil calibre 12 et 40 machettes », sont découverts à son domicile de Bouaké. Sans perdre de temps, l’un des frères de Jacques Mangoua, par ailleurs chef du village, informe le propriétaire des lieux. Mais il prend le soin d’avertir la gendarmerie ainsi que le préfet.
Les choses vont aller vite. Jacques Mangoua, de retour en Côte d’Ivoire, se rend à la brigade de recherches de Bouaké pour porter plainte. Auditionné, ce proche d’ Henri Konan Bédié est gardé à vue. Jeudi 3 octobre 2019, le président du conseil régional du Gbêkê est jugé et condamné à cinq ans de prison, à cinq ans de privation de ses droits civiques et 5 millions de francs CFA d’amende. Le PDCI a dénoncé un » jugement inique et abscons » qui « s’est déroulé dans une procédure d’une rare rapidité, défiant le bon sens ». »
« Par ce jugement, le PDCI-RDA et le peuple de Côte d’Ivoire se rendent bien compte que le pouvoir RHDP Unifié vise, de façon antidémocratique, la prise de la région du Gbêkê et de la zone du grand centre, en général, qu’il a perdue aux dernières élections municipales et régionales du 13 octobre 2019″, a déclaré le parti septuagénaire dans un communiqué.
Pour sa part, Ahoussou Kouadio Jeannot estime qu’il ne faut pas politiser l’affaire Jacques Mangoua. Le président du Sénat l’a fait savoir le dimanche 6 octobre 2019, au cours d’échanges avec les communautés de Daloa (centre-ouest). « Pour le cas Mangoua Jacques, personne ne peut tolérer ou accepter que son frère aille en prison. Mais il ne faut pas politiser le problème. Je suis contre la politisation du problème », a clarifié l’ancien Premier ministre, qui a demandé de laisser « la justice faire son travail ». En fait, Ahoussou Jeannot avait été sollicité pour plaider le cas de Jacques Mangoua.