En Côte d’Ivoire, le boycottage de la Commission électorale indépendante (CEI), l’arrestation et la condamnation d’opposants politiques font peser de sérieux doutes sur la promesse faite aux ivoiriens par le chef de l’État Alassane Ouattara concernant la tenue d’élections apaisées en octobre 2020.
Côte d’Ivoire : Les esprits s’échauffent à un an de l’élection présidentielle
À un an de la prochaine élection présidentielle en Côte d’Ivoire, le ton se durcit de plus en plus entre le camp présidentiel et l’opposition politique ivoirienne. L’affaire Jacques Mangoua, les arrestations de certains opposants politiques au régime et la question de la commission électorale indépendante sont apparues comme des éléments révélateurs de la crise existante entre les Ivoiriens et leurs institutions.
L’opposition dénonce une volonté manifeste du régime Ouattara d’opérer un « braquage » électoral au soir de la présidentielle de 2020. « Le régime RHDP vient de faire la preuve de sa volonté de caporaliser les institutions de la République afin de confisquer le pouvoir d’État et renforcer l’État de non-droit », dénonce le PDCI-RDA en réaction à l’interpellation du président du Conseil régional du Gbêkê.
Outre l’affaire des armes et munitions de guerre découvertes au domicile de Jacques Mangoua, les divergences observées autour de la réforme de la commission électorale indépendante, ne sont pas de nature à garantir des élections apaisées comme promis par le patron de l’exécutif ivoirien.
«Cette commission, nous ne la reconnaissons pas, c’est une commission pour aller à la bagarre et ils le savent très bien », déclare César Etou, secrétaire général adjoint du FPI chargé de la communication. Même réaction au PDCI-RDA. « Nous appelons nos militants à se tenir prêts (…) pour faire barrage » à cette CEI « illégale et illégitime », déclarait le vieux parti au lendemain de la mise en place de l’institution dirigée par le magistrat Coulibaly Kuibiert.
A en croire l’opposition ivoirienne, la nouvelle CEI ne répond pas à l’esprit et à la lettre de l’arrêt de la Cour africaine des droits de l’homme.
L’opposition appelle ainsi à la reprise des discussions en vue de la mise en place d’une CEI consensuelle. Une position que rejette le président Alassane Ouattara.
«Nous sommes au travail. Nous ne nous préoccupons pas des bavardages parce que tous les jours, nous travaillons pour nos concitoyens», avait répondu le président Ouattara, le 28 septembre à Dimbokro.