Youssouf Bakayoko a définitivement quitté la présidence de la CEI (Commission électorale indépendante). Il a officiellement cédé le fauteuil à Coulibaly Kuibiert le mercredi 2 octobre 2019, au cours d’une cérémonie de passation de charges au siège de la commission. L’ex-patron de la CEI a saisi l’occasion pour prodiguer des conseils à son successeur.
La CEI a un nouveau patron, Youssouf Bakayoko parle
La cérémonie de passation de charges entre Youssouf Bakayoko et Coulibaly Kuibiert, nouvellement élu à la tête de la CEI, s’est déroulée le mercredi 2 octobre 2019. À cette occasion, le président sortant a choisi de faire des recommandations à son successeur. Mais avant, Youssouf Bakayoko a rendu hommage au nouvel homme fort de la structure chargée d’organiser les élections, en ces termes : « Je voudrais de prime abord et en cette occasion solennelle, vous adresser mes vives et chaleureuses félicitations pour votre élection à la tête de la Commission électorale indépendante (CEI). Ancien commissaire central de la CEI, de 2011 à 2014, et Ancien Secrétaire général du Conseil Constitutionnel, le juge des élections, vous aviez le profil, car bien au fait de la “chose électorale”. Dans ce même mouvement, je voudrais saluer et féliciter tous les membres élus du Bureau et tous les Commissaires qui forment la nouvelle Commission centrale de la CEI. »
Pour Youssouf Bakayoko, l’une des embûches les « plus préoccupantes » pour la commission électorale est la « tendance sinon l’inclination au non respect des règles du « jeu démocratique » par une certaine frange des chapelles politiques ». C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il a cru utile d’attirer l’attention de son successeur.
« Il importe donc, Monsieur le Président, que la CEI amplifie, de concert avec les Autorités étatiques compétentes et les Organisations de la Société Civile, ses actions de sensibilisation de notre classe politique et de nos populations, à la conscience citoyenne, à la promotion de nos lois électorales, c’est à dire au respect strict des règles du jeu démocratique », a-t-il conseillé.
A noter qu’à peine porté à la tête de la commission électorale, Coulibaly Kuibiert a essuyé les vives critiques de l’opposition ivoirienne. Les opposants réunis au sein de la Coalition pour la démocratie, la réconciliation et la paix (CDRP), ont rejeté d’une même voix la commission. Ils ont dénoncé le « déséquilibre structurel savamment aménagé qui place de façon très claire cette CEI sous l’emprise du Pouvoir actuel. C’est pourquoi, cette Commission électorale indépendante n’éteint en rien les contestations pertinentes et les fortes réserves émises par la majorité des Ivoiriens, les forces politiques nationales et les observateurs de la vie sociopolitique de notre pays ».