Le préfet d’Abidjan a craché ses vérités aux habitants de Port-Bouët. Dans une publication sur sa page Facebook, Vincent Toh Bi Irié a mis en garde les populations qui construisent des maisons anarchiques dans ladite commune, précisément derrière l’aéroport. Le préfet d’Abidjan y a effectué une visite.
Vincent Toh Bi Irié met en garde les populations de Port-Bouët
Vincent Toh Bi Irié n’a pas du tout été tendre envers les populations de Port-Bouët. Le préfet d’Abidjan leur a clairement fait savoir qu’ils s’évertuent à construire nuitamment des maisons, l’État ne se fera aucun mal à détruire ces édifices. Voici les propos de Vincent Toh Bi Irié :
Port-Bouët, derrière l’aéroport. En quelques semaines, des maisons anarchiques et en dur ont champignonné. Malgré les mises en garde des autorités municipales, des maisons neuves sont en train de sortir de terre sur plus de 260 hectares. Les maçons construisent jusque nuitamment, comme s’ils étaient poursuivis par le diable.
Cette zone est classée par l’État de Côte d’Ivoire pour l’extension de l’aéroport et de l’Aérocité sur 1.000 hectares.
Pour nos enfants et les générations à venir, le gouvernement constitue des reserves stratégiques afin que les populations d’aujourd’hui n’engloutissent pas tout et ne compromettent pas le devenir de la Nation.
Si vous achetez des terrains sans vérification et en sachant pertinemment que vous êtes sur une zone interdite, vous faites un investissement perdu. Si votre maison n’est pas cassée la semaine prochaine, elle le sera le mois prochain, l’année prochaine ou la décennie prochaine.
Ne rusez pas avec la Loi, en comptant sur des défaillances de l’instant ou sur votre force du moment.
L’État ne peut pas placer un Policier derrière chaque citoyen pour le contrôler. La responsabilité individuelle et collective, le respect des règles communes, le civisme (encore une fois) sont les bases d’une vie nationale.
Si nous défions la Loi, sciemment et avec flagrance, elle nous rattrapera toujours.
En vue de réduire l’impact social des déguerpissements pour la réalisation des grands projets ou pour des aménagements territoriaux, le président de la République a consenti à des accompagnements sociaux de plusieurs milliards de FCFA sur ces 5 dernières années. Il revient maintenant aux autorités compétentes d’empêcher les installations anarchiques car il est plus facile d’empêcher les constructions anarchiques que de gérer les impacts sociaux et financiers des déguerpissements, comme nous le constatons tous aujourd’hui.
Lorsque vous regardez dans les yeux d’une vieille femme perdue et que vous lui demandez de déguerpir la maison qu’elle a construite avec les épargnes de sa vie, brique après brique, mais dans une zone interdite, votre cœur saigne le soir quand vous rentrez chez vous. Mais pour continuer à bâtir cet État, certaines émotions sont interdites.
Donc vous qui êtes en train de construire derrière l’aéroport, sachez que vous êtes en train de « jeter l’argent dans l’eau » parce que toutes les maisons que vous construisez seront détruites, aujourd’hui ou demain.