Entre le camp du Chef de l’Etat Alassane Ouattara et l’opposition politique ivoirienne, les positions sont de plus en plus rigides. Samedi 28 septembre 2019, lors du meeting de clôture de la visite d’Etat qu’il a entamée mercredi dernier, le patron de l’exécutif ivoirien a estimé que son équipe et lui n’avaient pas le temps pour les « bavardages ».
CEI, réconciliation nationale, tout divise Ouattara et l’opposition
Le chef de l’Etat Alassane Ouattara se montre très peu préoccupé par les revendications de l’opposition politique ivoirienne concernant certains sujets brûlants de l’actualité socio-politique ivoirienne.
Notamment les questions relatives à la réforme en profondeur de la Commission électorale indépendante et celle de la réconciliation nationale, clé de voûte de la tenue d’élection apaisée en octobre 2020.
«Nous sommes au travail. Nous ne nous préoccupons pas des bavardages parce que tous les jours, nous travaillons pour nos concitoyens», a exprimé le président Ouattara, samedi dernier.
Au sujet de la Commission électorale indépendante, les personnalités devant siéger au sein de la commission centrale ont toutes été nommées et ont même déjà prêté serment.
Le dilemme est qu’aucun représentant du PDCI-RDA d’Henri Konan Bédié ni de la plateforme EDS, qui comprend le FPI de Laurent Gbagbo, n’y figure.
«Henriette Lagou du RPC-PAIX qui, 3 mois en arrière, revendiquait son appartenance au RHDP, y figure pourtant comme l’un des 3 représentants de l’opposition dans cette nouvelle institution. Si on y ajoute les représentants du chef de l’Etat, du ministre de l’intérieur, de l’ordre des magistrats et de plusieurs organisations de la société civile proche du gouvernement. On peut conclure que cette nouvelle CEI est largement inféodée au camp présidentiel », dénonce un observateur.
Malgré tout, le président Ouattara annonçait, lors du meeting de Bocanda, qu’il était hors de question que la Côte d’ivoire fasse « marche arrière ». La nouvelle CEI prendra fonction dès cette semaine, avait-il fait savoir. Non sans promettre que les élections de 2020, se dérouleront dans une atmosphère apaisée.
A propos de la réconciliation nationale, les revendications concernent la libération de tous les prisonniers militaires et le retour en Côte d’Ivoire des exilés politiques. Là encore, l’opposition prêche dans le désert si l’on en croit les propos du député Alain Lobognon, ex-cadre du RDR et proche de Guillaume Soro.
« Demandez à ceux qui ont mis les enfants de la Côte d’Ivoire en prison de les liberer ! », a lancé aux têtes couronnées le député de Fresco lors d’un meeting de la galaxie soroïste samedi à Yopougon.