En reponse à la liste des nouveaux membres de la commission centrale de la Commission électorale indépendante (CEI), rendue publique mercredi dernier, la plateforme EDS constituée des formations politiques de l’opposition dont le FPI de Laurent Gbagbo, a pondu un communiqué dans lequel elle invite les Ivoiriens à se tenir prêts pour pour répondre par des moyens « démocratiques » en vue de faire obstacle à cette ènième tentative de passage en force du régime d’Alassane Ouattara.
Ci-dessous l’intégralité du communiqué de EDS à propos de la composition de la nouvelle CEI
A l’issue du Conseil des ministres du mercredi 25 septembre 2019, à Dimbokro, le gouvernement ivoirien a rendu publique la composition de la Commission Electorale Indépendante (CEI).
La Plateforme politique Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté (EDS) note, sans grande surprise, que le pouvoir d’Abidjan, comme à son habitude, vient d’opérer un passage en force sur la question de la réforme de la CEI.
Malgré les interpellations de l’opposition politique significative et de la société civile, le pouvoir vient de reconduire les mêmes maux pour lesquels la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, saisie en 2016, après avoir conclu que la composition de l’organe électoral ivoirien est déséquilibré en faveur du pouvoir et que ce déséquilibre affecte l’indépendance et l’impartialité de cet organe, a ordonné l’Etat de modifier la loi N°2014-335 du 18 juin 2014 relative à la CEI pour la rendre conforme aux instruments internationaux dont la Côte d’Ivoire est partie.
En effet, sur la liste des 15 membres de la CEI publiée hier, le pouvoir RHDP s’arroge 11 membres repartis comme suit :
Présidence de la république (1),
Ministère de l’intérieur (1)
Conseil Supérieur de la Magistrature(1)
Société civile RHDP(4)
RHDP (4) y compris Mme Henriette Lagou qui a récemment adhéré à ce groupement politique
Les mêmes maux produisant les mêmes effets, Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté (EDS) redoute de gros nuages dans le ciel ivoirien à l’horizon 2020.
EDS dénonce et condamne la démarche cavalière du gouvernement et son obstination à vouloir se tailler une commission électorale sur mesure en vue des élections de 2020.
La Plateforme EDS, convaincue que la Côte d’Ivoire peut vaincre le signe indien des violences post électorales meurtrières, appelle le gouvernement ivoirien à ouvrir sans conditions, sans faux fuyant et avec responsabilité, une vraie concertation sur la CEI en vue de sa réforme, conformément à la volonté de l’ensemble de l’opposition et des organisations de la société civile et à l’arrêt de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples,car pour la plate politique Ensemble pour la Démocratie et la Suveraineté une CEI consensuelle est sans nul doute le gage d’une élection démocratique et apaisée en 2020.
La Plateforme EDS, profondément attachée à la démocratie, socle de la stabilité et du développement des Etats modernes, prend l’opinion nationale et internationale à témoin quant aux risques que fait peser sur la Côte d’Ivoire le refus de tout dialogue politique et la propension au passage en force du pouvoir, qui chaque jour, semble vouloir enfoncer un peu plus notre pays dans les abysses d’une société primitive.
En tout état de cause, EDS invite les militants et les démocrates Ivoiriens à se tenir prêts pour répondre par des moyens démocratiques à cet autre mépris que ce pouvoir despotique sert au peuple de Côte d’Ivoire.
Fait à Abidjan le 25 septembre 2019
Pour la Plateforme EDS
Le Vice Président chargé des élections
Jean Gervais TCHEIDE