Charles Blé Goudé a pris de l’envergure depuis sa sortie de prison. Paroles posées, réactions mesurées et très réfléchies, c’est surtout les proverbes africains qui font de l’ancien leader de la galaxie patriotique un homme devenu encore plus mature.
Charles Blé Goudé revêt le manteau de la sagesse africaine
Loin du jeune fougueux qu’il était au début de la crise ivoirienne, Charles Blé Goudé est désormais un homme très mature qui transpire la profonde sagesse qui caractérise les personnes ayant atteint un certain âge en Afrique.
L’ancien ministre de la Jeunesse de Laurent Gbagbo avait d’ailleurs reconnu lors d’une interview que de 30 ans qu’il avait en 2002 à 47 ans maintenant, beaucoup d’eau a coulé sous le pont. Aussi, ses années passées derrière les barreaux de la Cour pénale internationale (CPI) lui permettent d’appréhender désormais les choses avec beaucoup de recul. « La prison est comme une piscine. Quand tu rentres, tu sors mouillé », ne cesse-t-il de faire observer.
Cette maturité de Blé Goudé est surtout perceptible à travers ses proverbes qu’il ne cesse de prononcer à chacune de ses prises de parole. Déjà lors de l’audience de confirmation des charges, le 2 octobre 2014, l’ancien général de la Rue avait lancé : « Demandez les dents de la panthère à celui qui en a mangé la tête. »
Puis, il ajoute : « Soignons la fièvre, ne cherchons pas à casser le thermomètre. » Défendant sa cause devant la juge argentine Sylvia de Gurmendi, l’ancien Secrétaire général de la FESCI a déclaré : « Ce qui doit gâter mon nom doit avoir un nom. »
Acquitté de crimes de guerre et crimes contre l’humanité le 15 janvier 2019, puis libéré sous conditions deux semaines plus tard, le Président du Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (Cojep) évite de dévoiler sa stratégie pour se remettre en selle une fois de retour en Côte d’Ivoire, car, dit-il : « Une poule qui se respecte ne pond pas en public. »
A la question d’un journaliste de savoir son état d’esprit après toutes les épreuves qu’il a endurées, Charles Blé Goudé s’est voulu formel : « Lorsqu’un père de famille revient de la chasse, il remet le gibier à sa famille, sans toutefois qu’il puisse raconter toutes ses frayeurs nocturnes. »
A l’approche de la présidentielle de 2020, CBG a appelé les Ivoiriens à la réconciliation et au pardon. Pour lui qui a été un acteur majeur durant la crise, il prévenait ses compatriotes en ces termes: « Un bébé au dos ne connait pas la distance de la route. »
Aux autres Etats africains, le filleul de Laurent Gbagbo donne ce conseil : « Quand on frappe le lézard, le margouillat s’apprête. » Mais à l’égard de ceux qui semblent le déclarer politiquement dépassé, le leader des jeunes patriotes déclare : « C’est le coup de poing que vous ne voyez pas venir qui vous met KO. »
Si l’on voulait répertorier tous les proverbes de Charles Blé Goudé, ce serait un véritable catalogue qui allait être écrit, d’autant plus qu’à chacune de ses sorties, il ne cesse d’abreuver ses auditeurs de cette sagesse africaine dont il s’est fait sienne.