Alassane Ouattara était à Yamoussoukro le mercredi 18 septembre 2019 où il a procédé au lancement officiel du Programme de bitumage des rues et de réhabilitation des routes revêtues de la ville de Yamoussoukro.
2020, Alassane Ouattara prend les devants de la bataille de Yamoussoukro
Le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, est désormais résolu à redonner à la ville de Yamoussoukro son titre de capitale politique et administrative de Côte d’Ivoire. Depuis son accession au pouvoir en 2011, le transfert effectif de la capitale à Yamoussoukro tel qu’il l’avait promis lors de sa campagne en 2010, tarde à se réaliser. Dans le cadre de sa politique de développement et d’amélioration des conditions de vie des ivoiriens, le Président Alassane Ouattara, s’est finalement résolu, mercredi 18 septembre 2019, à lancer le Programme de bitumage des rues et de réhabilitation des routes revêtues de la ville de Yamoussoukro.
« Yamoussoukro a une symbolique particulière pour notre pays, car c’est la ville natale du père de la Nation, le Président Félix Houphouet-Boigny. Elle constitue également une vitrine au plan politique, mais aussi au plan touristique et stratégique », a-t-il dit. Conscient du fait qu’une bonne frange de la population était en colère après l’abandon par son régime de la ville natale du père fondateur de la Côte d’Ivoire, le chef de l’Etat ivoirien s’est empressé de présenter ses excuses.
« Lors de la campagne présidentielle en 2010, j’avais pris l’engagement de m’installer, dès mon élection, ici à Yamoussoukro, et de procéder au transfert effectif de la capitale. Malheureusement, l’état de délabrement dans lequel nous avons trouvé le pays ne nous a pas permis d’honorer cet engagement. Je voudrais m’en excuser », dira-t-il. Alassane Ouattara qui a déclaré avoir instruit le Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly et le Gouvernement ‘’afin que tout soit mis en œuvre en vue de la réhabilitation de notre capitale politique’’, a annoncé le décaissement d’un montant de 133 milliards de F CFA au niveau des infrastructures routières, afin de redonner à Yamoussoukro son lustre d’antan.
« En plus des voies dans le District, nous poursuivons notre ambition de relier les capitales régionales entre elles par des axes bitumés. C’est dans ce cadre que les travaux de renforcement de l’axe Yamoussoukro – Bouaflé – Daloa et de construction de l’autoroute Yamoussoukro – Tiébissou – Bouaké ont été lancés par le Premier Ministre en novembre 2017 », a-t-il confié. Même s’il faut féliciter le chef de l’Etat de s’être enfin souvenu de la capitale politique ivoirienne à moins d’un an de la fin de son second mandat, il ne faut pas omettre le fait que nous sommes en politique. Et en politique, dit-on, « aucun acte n’est gratuit ».
Yamoussoukro demeure un champ de bataille politique important qu’il faut dompter en vue de la présidentielle de 2020. Depuis la rupture de l’alliance RHDP matérialisée par le retrait d’Henri Konan Bédié et du PDCI, les populations du Grand Centre n’ont plus la même idée d’il y a cinq ou huit ans en arrière où Ouattara et Bédié filaient le parfait amour. Dans le bataille pour la reconquête du pouvoir en 2020, le PDCI, par la voix de son secrétaire exécutif, Maurice Kakou Guikahué, a annoncé pour le samedi 19 octobre prochain, un grand rassemblement des militants, avec à leur tête l’ancien chef d’Etat ivoirien, Henri Konan Bédié, actuellement en séjour hors du pays.
Ce meeting annoncé sera donc une réponse à tous les pourfendeurs qui soutiennent naïvement, au regard des différentes défections des cadres, que le PDCI s’est vidé de toute sa substance. « Les gens font la propagande du genre, ils ont pris 40 % des militants du PDCI et qu’il n’y a plus personne au PDCI. Mais nous, nous allons démontrer le contraire », dixit Guikahué. Qui ajoutait que le 19 octobre fait référence à la date anniversaire du président fondateur du PDCI, Félix Houphouët-Boigny, et à la création du RDA.
« Celui qui ne veut pas de la disparition du PDCI doit être au meeting. Ce n’est pas une affaire où on va trier les gens. Venez à moto, à bicyclette, à dos d’âne, en camion, à pied…Dites aux gens que c’est un grand jour », a-t-il galvanisé. Alors question. Est-ce pour parer au plus pressé qu’ Alassane Ouattara s’est rendu dare-dare à Yamoussoukro pour lancer les travaux de réhabilitation de la voirie? Craint-il que les failles de son pouvoir soient utilisées par Henri Konan Bédié qui est annoncé en personne ce jour, pour déconstruire son image vis-à-vis des « Yamsois ». Seul l’avenir nous situera.