Le procès conjoint de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé dure depuis huit ans. L’ancien président ivoirien et son dernier ministre de la Jeunesse sont jugés par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l’humanité. Après avoir été acquittés, les deux hommes ont été libérés sous condition. Mais le feuilleton judiciaire est loin d’être terminé d’autant plus que la procureure Fatou Bensouda a décidé de faire appel de la décision des juges de la CPI. Danièle Boni Claverie, opposante ivoirienne, estime que le procès de Gbagbo et Blé Goudé « n’a que trop duré ».
Laurent Gbagbo et Blé Goudé encore dans le collimateur de Bensouda
Fatou Bensouda fait appel contre la décision des juges de la Cour pénale internationale qui libère Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé sous condition, après les avoir acquittés des charges qui pesaient sur eux. On est donc loin de la fin, car le procès pourrait de nouveau s’ouvrir. « Un acte d’appel veut dire que du point de vue de la procureure, la décision de la chambre de première instance a été entachée d’erreurs qui nécessiteraient l’intervention de la Chambre d’appel pour les rectifier. Par la suite, ce sera aux juges de la chambre d’appel d’indiquer si cette décision était ou non vraiment entachée d’erreurs », a clarifié Fadi El Abdallah, le porte-parole de la CPI.
Dans une publication sur sa page Facebook, Danièle Boni Claverie s’est inquiétée de la longueur du procès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. « À qui profite le non-retour de Laurent Gbagbo ? Surement pas à la paix et à la réconciliation. Ce procès depuis 8 ans n’a que trop duré », a cherché à savoir la présidente de l’Union républicaine pour la démocratie (URD, parti politique d’opposition).
Ancienne alliée de Laurent Gbagbo au sein de la LMP (La majorité présidentielle) lors de la présidentielle de 2010, Danièle Boni Claverie avait accueilli avec une grande joie la nouvelle de la libération de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, le 15 janvier 2019. « Aujourd’hui nous sommes au bout d’un très long combat, nous avons vu que nous avons eu raison et que la nation ivoirienne se reconstitue en tournant le dos à la haine et aux frustrations. La CPI a enfin dit le droit, reconnait que nous disions la vérité et c’est la Côte d’Ivoire qui est gagnante », s’était réjouie l’ancienne ministre de la Communication, qui a toujours soutenu que » la réconciliation vraie ne pouvait pas se faire en ignorant Laurent Gbagbo ».