D’après un communiqué publié dans la nuit de lundi par la présidence camerounaise, le chef de l’Etat Paul Biya va prononcer un discours ce mardi.
Les Camerounais suspendus aux lèvres de leur président Paul Biya.
Une fois n’est pas coutume, le président camerounais Paul Biya va s’adresser à ses compatriotes à un moment inattendu. De tradition, le locataire du Palais de l’Unité ne prononce de discours solennel que deux fois par an : le 11 février à l’occasion de la fête de la jeunesse et le 31 décembre pour les voeux du nouvel an.
Lundi soir, un communiqué signé par le directeur du cabinet civil de la présidence annonce que le numéro un camerounais s’exprimera ce mardi. « Monsieur le président de la république, chef de l’Etat, son execellence Paul Biya, s’adressera à la nation, dans un message radio-télévisé, le mardi 10 septembre 2019, à 20 heures », peut-on lire du texte signé par Samuel Mvondo Ayolo.
Si après cette annonce certains Camerounais se sont lancés dans des pronostics, les plus téméraires avançant même la démission du doyen des chefs d’Etat du continent, il faut dire que le pays de Paul Biya traverse une zone turbulences. Alors que le FMI a signé son retour dans le pays, la violence est le quotidien des populations des régions « anglophones » depuis près de trois ans maintenant.
S’estimant lésées par les autorités de Yaoundé, ces populations réclament un retour à l’Etat fédéral. Des milices sécessionnistes se sont même formées et revendiquent carrément l’indépendance et la création d’un Etat. Le leader des sécessionnistes Sisiku Ayuk Tabe a d’ailleurs été condamné à la prison à vie le 20 août. Outre ces révendications, le climat politique n’est guère réluisant.
Les élections locales ayant une fois de plus été repoussées, plusieurs membres du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) sont emprisonnés. Maurice Kamto, le chef de cette formation politique arrivé deuxième à la dernière présidentielle, conteste les résultats de cette élection. Il attend d’être jugé après un report de son procès d’abord programmé le 6 septembre.
De même, il faut dire que le Cameroun n’est pas encore totalement à l’abri de la menace Boko Haram. Démission, amnistie, retour au fédéralisme, etc., reste à savoir quelle plus-value va apporter le discours du successeur d’Ahmadou Ahidjo après 37 ans de pouvoir.