Le verdict du procès du putsch manqué est tombé, ce lundi 2 septembre 2019, comme un couperet au pays des hommes intègres. Si l’on semble s’accommoder de la condamnation du général Gilbert Diendéré, celle de son épouse suscite une véritable curiosité.
Mme Diendéré, pourquoi une peine plus lourde que celle de son époux ?
Après un procès à multiples rebondissements, le Tribunal militaire de Ouagadougou a finalement rendu le verdict du putsch manqué en ce début du mois de septembre. Dans sa décision, le juge burkinabè a condamné les généraux Djibrill Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères, et Gilbert Diendéré, ancien chef d’état-major particulier du président déchu Blaise Compaoré, considérés comme les cerveaux de cette attaque, ont respectivement écopé de 10 ans et 20 ans d’emprisonnement ferme.
Au nombre des personnes, civiles et militaires, condamnées dans cette affaire de coup d’État maqué qui est loin d’avoir livré tous ses tenants et aboutissants, figurent Fatoumata Diallo Diendéré. Dans sa décision, le juge a indiqué : « Diendéré Fatoumata née Diallo : ex-députée et épouse de Gilbert Diendéré. Elle est accusée de complicité d’attentat à la sûreté de l’État, meurtre, coups et blessures volontaires. Condamnée à 30 ans de prison. » Elle fait partie des 8 personnes jugées par contumace.
Mais l’on s’interroge pourquoi sa peine est plus lourde que celle de son époux militaire et qui a effectivement participé aux attaques contre les autorités de la transition ?
À en croire le parquet militaire du Faso, Dame Diendéré a, « dans une communication téléphonique, suggéré à son époux de créer une rébellion à partir de la zone de Pô (sud du Burkina) quand elle a su que l’échec du putsch était évident et qu’il encourait la peine maximale ». Elle a par ailleurs remis « la somme de 10 millions de FCFA (environ 16 500 francs suisses) » à deux putschistes, le colonel Bamba Mamadou et Traoré Abdoul Karim André.
Notons que le 16 septembre 2015, les éléments de l’ex-Régiment de la sécurité présidentielle (RSP) ont perpétré un coup de force contre Michel Kafando et ses collaborateurs de la transition. Cette forfaiture s’est soldée par un échec, mais a causé 14 morts et 270 blessés.